Crises de larmes, peur de ne pas pouvoir donner d’enfants à leurs conjoints, tel est l’enfer que vivent au quotidien plusieurs femmes comme si l’entière responsabilité leur incombait. Pour ne plus être pointées du doigt, beaucoup après avoir suivi des traitements traditionnels se tournent vers la médecine moderne notamment la PMA (procréation médicale assistée) qui, il sied de le dire reste une démarche onéreuse, voir inaccessible pour certains ménages avec des résultats qui ne sont pas toujours ceux souhaités.
Crises de larmes, peur de ne pas pouvoir donner d’enfants à leurs conjoints, tel est l’enfer que vivent au quotidien plusieurs femmes comme si l’entière responsabilité leur incombait. Pour ne plus être pointées du doigt, beaucoup après avoir suivi des traitements traditionnels se tournent vers la médecine moderne notamment la PMA (procréation médicale assistée) qui, il sied de le dire reste une démarche onéreuse, voir inaccessible pour certains ménages avec des résultats qui ne sont pas toujours ceux souhaités.
« L’homme reste plus serein, même quand son envie d’etre père est bien manifeste », rappelle Solange Kinkita 52 ans, qui vient d’avoir son premier enfant après plus de vingt ans de mariage. Les tentatives de grossesses infructueuses, Solange en sait quelque chose, « Quand on découvre qu’on est enceinte, c’est l’euphorie qui pour ma part, s’est très souvent soldée par un deuil, et à ma dernière fausse couche, j’étais à genoux il m’a fallu du temps pour me remettre. C’est là que j’ai eu recours à la PMA », a indiqué Solange qui a vu ses économies et celles de son mari se vaporiser dans les traitements.
« J’étais bien décider d’aller de l’avant, et à mi-parcours on a même dû prendre un crédit, et peu importe si l’on doit aujourd’hui se serrer la ceinture, l’essentiel est que mon petit Samuel est bel et bien là », souligne Solange admirant son fils logé dans ses bras.
L’annonce d’une grossesse qui tarde conduit indubitablement à un sentiment de tristesse récurrent chez les femmes, elle se sent redevable de ne pas pouvoir concevoir comme les autres. « Je me sentais amputée d’une dimension vitale de ma féminité. Progressivement mon envie de devenir mère était devenue obsessionnelle, ajouter à cela la famille et l’entourage qui s’en mêlent…Heureusement que mon mari me soutient, nous envisageons un recours à la PMA car on a eu des échos positifs des femmes qui se sont faits traités », témoigne Chancelvie Nadia Bitoyi qui ne désespère pas du haut de ses quarante-six ans de concevoir un jour.
Pour Elise Gloire, pigiste à la radio, la marche est difficile. A 42 ans, opérée d’un fibrome, la guérison a été un long processus. Quatre ans plus tard, elle attend toujours un miracle. « Quand on arrive à ce point on est désemparée et si vous n’avez pas un compagnon qui vous soutient c’est la mort assurée. Je pense que les femmes devraient être accompagnées par un psychologue car entre peur, douleurs et espoir avorté, c’est difficile de s’en sortir sans stigmate tellement la route est périlleuse », explique Elise la voix tremblante.
Prudence Kouamba pense que répudier une femme parce qu’elle ne pas concevoir est injuste surtout que la stérilité peut aussi venir de l’homme. « C’est Dieu qui donne les enfants et l’amour dans un couple c’est avant tout entre l’homme et la femme ; les enfants ne viennent que pour consolider cette union », a-t-elle laissé entendre.
La stérilité mise au banc de touche
Entre les traitements à base de tisane, les traitements hormonaux en rapport avec la PMA, les ponctions ovocytaires, ou encore le don de spermes, les couples et parfois des femmes célibataires se donnent tous une chance : accueillir un nouveau membre dans la famille. Un traitement certes cher, douleureux, éprouvant et long qui en vaut la peine comme le souligne le docteur Mitawa Milin Mitsonsa, médecin biologiste de la reproduction qui travaille avec le centre Ngaliema Fertility Center de Kinshasa « Les techniques de PMA ont permis à de nombreux couples de passer de la stérilité à la fertilité. A savoir la possibilité, qu’il n’avait pas, d’espérer être parent. Il est vrai que les traitements sont onéreux, contraignants, mais cela vaut la peine de se donner une chance. Dans le centre nous proposons des techniques actualisées sur un plateau technique à la pointe. Le parcours du patient va être marqué par la période diagnostique pour les deux membres du couple, à l’issue de laquelle un diagnostic sera posé et une prise en charge thérapeutique proposée au cas par cas », conclut la spécialiste qui a pour bonheur de participer à redonner le sourire à ces femmes et ces hommes qui espèrent un miracle du ciel.