Les financiers de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) étaient à Paris, les 28 et 29 novembre, pour le deuxième programme de la table ronde sur le financement des projets intégrateurs prioritaires de la zone, auquel a pris part le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, président en exercice de la conférence des chefs d’Etat de cette communauté.
Dans son discours d’ouverture, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a rappelé le bilan positif des trois dernières années de la Cémac, preuve d’une reprise de l’activité économique post-covid, grâce aux politiques et réformes entreprises. « La sous-région Cémac est une terre d’opportunités qui peut aider à renouer avec la croissance », a-t-il déclaré. En raison de son rôle historique pour les routes terrestres, aériennes et maritimes, l’Afrique centrale constitue une zone stratégique. En dépit de ses potentialités, la Cémac reste confrontée à des défis qui ralentissent sa marche vers l’émergence. Ces défis sont d’ordre structurel, sécuritaire et environnemental. Une zone qui se singularise des autres régions d’Afrique principalement par son déficit en infrastructures de transport, de télécommunications et de distribution d’énergie. Sur le plan environnemental, la sous-région, deuxième réserve forestière mondiale après l’Amazonie, fait face à la nécessité d’assurer un développement inclusif et durable. Sur le plan sécuritaire, persistent des poches d’insécurité dans certaines parties de la région. Tous ces défis sont à relever, en vue d’inverser la tendance.
Prenant la parole en tant qu'animateur de la table ronde, le président du Comité de pilotage (Copil) du Programme des réformes économiques et financières (Préf)-Cémac, Jean-Baptiste Ondaye, a fait un rappel historique de ce programme de la zone sous l’égide du chef de l'Etat congolais, Denis Sassou N'Guesso, président dédié du Préf-Cémac, pour sa détermination et son engagement constant en vue de la réalisation des objectifs de la deuxième phase du Préf-Cémac. Fort du succès du premier programme de projets intégrateurs à Paris, en novembre 2020, les dirigeants de la Cémac ont tenu cette année sur place leur deuxième rencontre. Cinq objectifs devaient être à atteints : la mise en place des infrastructures de base dans les secteurs des transports, de l’électricité et des télécommunications, sans lesquels aucun décollage économique n’est envisageable ; le renforcement de la résilience des économies face aux choix futurs ; le développement des échanges intra-communautaires pour garantir la sécurité alimentaire et titrer davantage profit de la Zone de libre-échange continentale africaine ; la contribution à la lutte contre le réchauffement climatique, à l’amélioration de l’emploi et des revenus, notamment des jeunes, des ruraux et des femmes ; ainsi que l’appui technique et financier aux industries de transformation locale des ressources naturelles, dont le bois et l’accélération de l’industrialisation des économies de la Cémac.
Jean-Baptiste Ondaye a lancé un vibrant appel aux partenaires, afin qu’ils apportent leur soutien au financement de ces projets structurants pour l’avenir de la Cémac. « Votre contribution est essentielle pour que nous puissions, ensemble, bâtir une Afrique centrale prospère et résiliente face aux chocs futurs », a-t-il déclaré. Il a rassuré les partenaires de la capacité opérationnelle des dirigeants de la Cémac à réaliser ces projets régionaux, les conditions étant réunies pour la protection des investissements étrangers en Afrique centrale et la réalisation de grands projets d’infrastructures dans l’intérêt de toutes les parties. A l’issue de cette deuxième table ronde, les partenaires ont répondu positivement, s’engageant à mobiliser provisoirement environ 9 209,95 millions d’euros, soit 104,2 % du financement attendu. « C’est le signe de l’attractivité de la zone Cémac et du sérieux dans la préparation de cette table ronde », a souligné Jean-Baptiste Ondaye, avant de remercier les partenaires. Les dirigeants de la Cémac se sont déclarés « contents et satisfaits », convaincus que ces nouveaux projets apporteront une réponse adaptée à la problématique du développement durable, de la protection de l’environnement, de la sécurité alimentaire et de la diversification de l’économie et contribueront à l’amélioration des conditions de vie de la population.