Alors que la campagne électorale est en train d'amorcer son dernier virage, après près de deux semaines d'activités intenses sur le terrain, force est de constater une recrudescence des atteintes aux libertés fondamentales.
L'intolérance politique s'est invitée dans cette campagne avec, à la clé, un extrémisme de bas étage affiché par les partisans de certains candidats. Ces derniers utilisent tous les moyens en leur possession pour détruire des adversaires potentiels. Plusieurs cas de portraits ou d'effigies de candidats déchirés sont rapportés ces derniers jours dans le Nord-Kivu, le Katanga et même à Kinshasa. La campagne a quitté le champ de la contradiction au travers des programmes dont est porteur chaque candidat pour se muer en provocation. Il s'agit d'un phénomène dangereux qui risque d'exacerber des tensions sociales et créer, à la fin, une situation trouble. À cela s'ajoute les restrictions imposées à certains candidats dans leur itinérance.
Les interférences telles que l'interdiction de meeting ou de créneaux aériens pour la circulation des candidats ne sont pas de nature à créer un climat apaisé censé favoriser un déroulement équilibré de la campagne électorale. D'où l'interpellation de la Symocel, un regroupement de plusieurs missions d'observation des élections, aux autorités provinciales qui limitent et restreignent les libertés fondamentales des candidats. Ces autorités sont appelées à faire respecter la loi parce qu’en restreignant les libertés fondamentales, elles sont aussi auteures de l’excitation de colère des partis et des partisans de l’un ou de l’autre camp. Ce collectif d'ONG invite, par ailleurs, le ministère de l’Intérieur à la sécurisation du processus électoral étant entendu qu'il a visiblement du mal à remplir cette obligation.