Alors qu'on se rapproche de l'échéance du 8 décembre, date butoir devant consacrer la fin de la présence des forces régionales de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (CEA) au Nord Kivu, ces dernières ont déjà amorcé le processus de leur retrait effectif.
Depuis le 2 décembre, les premiers contingents, en l'occurrence la force kényane, ont entamé leur retrait des positions qu'ils occupaient. D'autres membres de cette force régionale de la CEA vont également leur emboîter le pas dans les prochains jours.
Les départs de ces troupes font suite au refus par Kinshasa de prolonger leur mandat, au motif qu'elles n'ont pas été à la hauteur des attentes. Le gouvernement avait, entre autres, soutenu le fait que ladite force n'a pas obtenu les résultats escomptés dans les délais convenus en plus du changement de direction imprimée par ses unités. Toutefois, le retrait de la force régionale de la CEA ne sera pas sans conséquence sur le terrain, pensent maints analystes qui craignent la résurgence de l'activisme accru des groupes armés. Le fait que ce retrait intervienne au moment où les combats continuent d’opposer les supplétifs de l’armée rwandaise battant pavillon M23 aux groupes de miliciens patriotes Wazalendo est un sujet d'inquiétude. Déjà, les terroristes du M23 en ont profité pour attaquer les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo sur l’axe Kilolirwe, Kabati-Kingi, approchant ainsi de la cité de Sake, dernier verrou sécuritaire situé à environ 27 kilomètres de la ville de Goma.
D'aucuns craignent le vide sécuritaire qui pourrait s'installer en attendant que la force militaire de la SADC (Southern African Development) puisse prendre le contrôle de la situation. Avec les scrutins du 20 décembre qui pointent à l'horizon dont on ne connaît pas encore l'issue, le retrait de la force régionale de la CEA devrait rappeller aux autorités congolaises l'impérieuse nécessité de répondre au défi qu'impose cette nouvelle donne sécuritaire.