Comme à Kindu, Moïse Katumbi n’a pas eu la tâche facile à Lisala, quatrième étape de son périple équatorien dans sa campagne électorale.
Arrivé dans la capitale de la Mongala le 5 décembre, le candidat n° 3 a de nouveau buté à des pratiques d’intolérance orchestrées, ici encore, par le gouverneur de la province, selon des sources concordantes. « Forces de sécurité déployées, population dispersée et podium démantelé sur ordre du gouverneur César Limbaya », a commenté un confrère sur place qui évoque de « nombreux témoignages » selon lesquels le candidat Moïse Katumbi s’est adressé à la population dans un cadre de fortune qui a drainé toute la foule que l’autorité a voulu disperser par ses manœuvres. C’est à juste titre qu’il a commencé par remercier cette assistance qui n’a pas voulu céder à la provocation, avant de demander une minute de silence en mémoire du maréchal Mobutu.
Dans cette ville où naquit le deuxième président du Congo indépendant, Moïse Katumbi a promis de faire du 14 octobre, la date de naissance de Mobutu, une journée de fête nationale en hommage à celui qu’il a appelé « grand homme », « tué deux fois à cause de l’état de sa province d’origine et de sa ville natale, laissées à l’abandon».
Sur ce constat d’un bilan largement vide de la gouvernance de ces cinq dernières années, Moïse Katumbi a remercié encore la foule qui, par ce déplacement massif, a dit « ouvertement au président sortant qu’il n’a initié aucun projet pour Lisala, même pas un WC ! » Avant d’ajouter un autre constat et de lancer un nouvel engagement : « Je viens de marcher à vos côtés depuis l’aéroport. J’ai constaté qu’il n’y a ni routes, ni eau, ni électricité. Aucun projet n’a été réalisé. C’est la conséquence d’un pouvoir qui vous a abandonnés pendant cinq ans et a pensé venir ici dans le cadre de la campagne avec de nouvelles promesses chimériques. N’acceptez plus d’être les dindons de la farce ».
Pour ce qui est de son programme pour Lisala et toute la Mongala, Katumbi projette de transformer cette ville aujourd’hui assaillie par des ravins de toutes parts. Projection aussi de construction des routes modernes, d’assurer la desserte en eau potable et électricité et de promouvoir l’industrie locale pour générer plusieurs emplois. « Nous allons transformer Lisala. Nous allons y construire des routes modernes. Nous allons construire la route Lisala-Bumba », a-t-il assuré, avant de formuler son engagement pour le social : « Nous allons améliorer les salaires des enseignants et des soldats contraints à un traitement de pauvres alors que les députés gagnent 21 000 dollars ».
Une lueur d’espoir a, au terme de cette adresse d’espérance, allumé une étincelle dans les yeux réconfortés de cette foule qui va alors raccompagner Katumbi vers l’aéroport d’où il s’est envolé pour Bumba, après un ultime échange d’exhortation à voter pour lui et à dire au revoir à Félix Tshisekedi.