Le secteur agricole congolais a bénéficié des subventions de plus de 15 milliards FCFA octroyées par la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), au cours de ces quinze dernières années. L’institution financière entend injecter 130 milliards de FCFA dans l’agriculture dans les cinq prochaines années.
Le développement du monde rural au sein de la sous-région Afrique centrale figure parmi les priorités de la BDEAC. La stratégie de développement de la Banque a été présentée lors de la vingt-huitième édition du think-tank « Les vendredis de carrefour », le 8 décembre dernier, à Brazzaville, en présence des autorités congolaises, des partenaires au développement, des acteurs de la société civile et des experts du secteur agricole.
Selon le vice-président de la BDEAC, Jean Paterne Megne Ekoga, des moyens sont en train d'être déployés pour permettre au Congo d’atteindre la souveraineté alimentaire, à travers notamment le Plan stratégique 2023-2027, encore appelé « Azobé ». Pour cela, la banque va faciliter l’accès aux crédits aux producteurs, grâce aux prêts directs en direction surtout des opérateurs privés ; aux cautions, avals et garanties, accordées aux opérateurs privés, en couverture de leurs engagements vis-à-vis des banques commerciales ; aux lignes de refinancement et aux interventions ciblées à travers le Fonds spécial de développement rural de base logé à la banque.
Il faut ajouter que l’objectif poursuivi par les initiateurs de cette rencontre était d’instituer un cadre d’échange entre les parties prenantes, afin de contribuer à formuler des politiques publiques pour le développement du secteur agricole en Afrique. Au cours des discussions, les participants ont insisté sur les freins liés au développement de l'agriculture, le potentiel agricole et écologique de la région, ainsi que les réponses apportées par les banques de développement aux besoins en ressources financières de l'agro-industrie.
« Agriculture, sécurité alimentaire, agro-industrie en Afrique : modèles de développement et modes de financement » est le thème central de la vingt-huitième édition du think-tank. Les différents intervenants à ces assises ont plaidé pour la mobilisation des financements en faveur de la mécanisation de l’agriculture et des chaînes de valeur agricole. Ces financements devraient être injectés au profit des acteurs publics ou privés directement ou indirectement, à travers des établissements de crédit ou de microcrédit identifiés.
« Le rêve agricole nous impose donc d’emprunter un chemin nouveau à l’exigence de marquer un stop au carrefour de l’ingéniosité pour penser une agriculture, comme elle doit être compatible avec nos habitudes et cultures alimentaires et donner place dans nos assiettes à moins de pizzas, hamburgers, et peut-être pourquoi pas allusion de bananes, de couscous à base de farine de manioc », a lancé Mike Gloire M’Vila, le secrétaire général de l’initiative think Tank.