Martin Fayulu, Denis Mukwege, Théodore Ngoy, Floribert Anzulunu et Nkema Liloo ont affirmé avoir été témoins des faits d’irrégularités graves de l’opération de vote du 20 décembre, alors qu'ils remplissaient leur devoir civique.
Les candidats à l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) affirment que les irrégularités ont été également observées et constatées par leurs témoins, des observateurs électoraux ainsi que des électeurs eux-mêmes. Ils ont, en effet, fait remarquer que plusieurs bureaux de vote n'ont pas été ouverts car n’ayant pas reçu leurs kits électoraux; de nombreuses machines à voter n’ont pas fonctionné ; et certains bureaux ont reçu du matériel destiné à d’autres bureaux. Ils ont également indiqué que de nombreux bureaux ont été saccagés ou brûlés par des électeurs suite aux soupçons de fraude des agents de la Centrale électorale et de certains candidats. Des candidats, ont-ils avancé, ont été interpellés par la population et livrés à la police pour détention illégale de machines et/ou de bulletins de vote déjà remplis. Des milliers de fausses cartes ont été découvertes chez certains candidats et plusieurs électeurs n’ont pas retrouvé leur nom sur les listes, attestant que le fichier électoral n’est absolument pas fiable.
Ces faits d’irrégularités et même de dysfonctionnement constatés, selon Martin Fayulu et les quatre autres candidats, ont fait que tous les électeurs n'ont pas voté le 20 décembre et que l’opération n’aura été qu’un simulacre dont les résultats ne concerneront que des électeurs de quelques bureaux de vote. A la suite de ce constat, ils appelent le peuple congolais, la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le gouvernement, la Communauté de développement de l’Afrique australe, l’Union africaine et la communauté internationale à constater qu’au matin 21 décembre, les élections générales prévues la veille n’ont pas eu lieu comme le prévoient la Constitution et la loi électorale; qu’il n’existe légalement aucune dérogation possible au jour du scrutin.
"La dérogation ne concerne que les heures d’ouverture et de fermeture. Une telle dérogation d’heure et non de jour doit être motivée et ne peut être décidée que dans les conditions assurant l’égalité des citoyens devant les suffrages conformément aux dispositions de l’article 52 de la loi électorale", ont-ils relevé. Ces candidats ont aussi exhorté la population congolaise, le gouvernement et la communauté internationale à constater l’impossibilité constitutionnelle et légale pour la Céni de déroger au jour fixé pour l’élection générale, c’est-à-dire le 20 décembre, comme l’a relevé la Cour constitutionnelle sous R.Const.2120, en réponse à leur requête en examen de la régularité du processus électoral en question par l’usage du concept de délais électoraux incompressibles.
Agir autrement, ont-ils prévenu, consisterait à consacrer une prise de pouvoir par la force et son exercice en violation de la Constitution. Ce qui obligerait le peuple congolais, ont prévenu ces candidats, à y faire échec conformément aux dispositions de l’article 64 de la Constitution. Ils disent également attendre de la population et du gouvernement congolais ainsi que de la communauté internationale d'exiger la réorganisation de "ces élections ratées par une Céni autrement composée à une date qui sera fixée dans les conditions d’égalité de toutes les parties prenantes".