Ancien président de l’Assemblée nationale et ancien ministre, André Mouélé, décédé le 10 décembre dernier à Paris, en France, a été mis en terre le 30 décembre au mausolée Marien-Ngouabi, après avoir reçu les hommages de la République au Palais des congrès de Brazzaville. La cérémonie a été présidée par le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso.
Né vers 1941 à Lingoli, dans le district de Ngamaba, André Mouélé est décédé à l’âge de 82 ans. Denis Sassou N’Guesso qui a déposé une gerbe de fleurs lors de l’hommage de la Nation a, par ailleurs, salué la mémoire du disparu dans le livre de condoléances en ces termes : « Présent à mes côtés pendant les dures années de la traversée du désert, plus précisément à Oyo, le camarade André Mouélé a démontré que la fidélité n’est pas une valeur parmi d’autres, une vertu parmi d’autres. Elle est ce par quoi, ce pourquoi il y a valeur et vertu ». Le chef de l'Etat a, par ailleurs, visité l'exposition photos retraçant certains moments de la vie d'André Mouélé, organisée pour la circonstance au Palais des congrès. « Je l'ai vu plusieurs fois à l'Assemblée nationale, je l'ai vu plusieurs fois dans les commissions de travail et en tant qu'aussi mon chef, j'ai beaucoup partagé avec lui », a déclaré Denis Sassou N'Guesso après la visite, avant de conduire son ancien collaborateur à sa dernière demeure au mausolée Marien-Ngouabi.
Magistrat de formation, André Mouélé a eu une carrière professionnelle et administrative exceptionnelle. Il la commence comme substitut du procureur de la République près le Tribunal de grande instance avant de devenir président du Tribunal du travail de Brazzaville, en 1969. Premier président de la Cour d’appel de Brazzaville à partir de novembre 1969, il a cumulativement assumé les fonctions de conseiller juridique du président de la République en 1972. Nommé ministre de la Culture, des Arts et des Sports en mai 1973, André Mouélé était procureur général de la République en 1974, procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville en 1978 avant d’être nommé ministre du Travail et de la Justice en novembre 1978.
Faisant l’éloge funèbre, le président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, a indiqué que la scène politique était pour André Mouélé le lieu d’un débat d’idées fécond, d’autant plus qu’il était respectueux de l’adversaire et privilégiait, par-dessus tout, l’intérêt supérieur de la Nation. Il s’est félicité de la passion pour le droit, le patriotisme et surtout la précision doctrinale de celui qui se réclamait des présidents Marien Ngouabi et Denis Sassou N’Guesso. « L’action d’André Mouélé révèle tout ce qu’il avait en lui de bienveillante humanité. Homme de bien, ouvert, généreux, honnête, attentionné, il a rendu à la République ce que la République qu’il avait tant aimée lui avait donné. André Mouélé est un de ces hommes d’Etat qui font la fierté des hommes sincères. C’est un cadre qui écoutait attentivement, pour ne pas dire religieusement, avant toute prise de décision, dans les multiples fonctions qu’il a eu à assumer », a-t-il salué.
Selon Isidore Mvouba, les livres étaient les compagnons d’André Mouélé de tous les jours, notamment ceux traitant du droit, de la justice et de la politique. Il laisse, a-t-il dit, une bibliothèque achalandée aussi bien à Brazzaville qu’à Sucy-En-Brie, ville française du Val de Marne, où il a passé discrètement ses derniers jours après s’être retiré des affaires publiques.
Sur le plan politique, André Mouélé fut membre du Comité central du Parti congolais du travail (PCT) de 1972 à 1990, vice-président de la Commission de contrôle et de vérification du PCT en 1974, membre du bureau politique de 1990 à 2011 et membre du Comité d’honneur de 2011 à 2019. Vice-président de l’Assemblée nationale populaire de 1984 à 1990, il a été président de cette institution en 1992.
Le PCT qui lui a rendu également un hommage le 30 décembre a salué la mémoire de ce cadre supérieur de la fonction publique congolaise qui s’est distingué, selon Joseph Mbossa, par sa rigueur dans l’appréciation des faits, la compétence, l’impartialité, le courage, la capacité d’écoute, de vision et d’anticipation. « Comme magistrat, métier aux multiples contraintes, délicat et difficile, le camarade André Mouélé laisse l’image d’un homme impartial, porté vers l’application des textes avec justesse rigueur, ne pouvant se permettre de juger selon son égo », a rappelé le député d’Abala et secrétaire permanent, en charge des affaires électorales, à l’administration du territoire et à l’urbanisme du PCT, dans l’oraison funèbre du parti.
Marié, l’illustre disparu a laissé plusieurs enfants.