Pour l'ONG Justicia, cette fraude massive décriée a été facilitée par le prolongement des heures et des jours prévus pour ces élections, en violation de la Constitution du pays et de la loi électorale.
De l'avis de cette organisation de promotion et de protection des droits de l’homme, du droit humanitaire et de développement basée en République démocratique du Congo (RDC), "la publication au 2 janvier 2024 deJes prétendues décisions prises par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le 20 et le 21 décembre 2023, au Journal officiel, confirme l'illégalité de la prolongation des jours d'élections en RDC et partant leur annulation". Cette ONG, qui affirme avoir suivi avec attention le déroulement du processus électoral dans le pays, fait, en effet savoir avoir relevé certaines irrégularités. Pour Justicia ASBL , de ces innombrables irrégularités planifiées et exécutées par la Céni découle un constat amer sur un simulacre d’élections. "En effet, Justicia Asbl, comme bon nombre des missions d’observation nationale et internationale d’élections, a particulièrement relevé que la fraude massive décriée a été facilitée par le prolongement des heures et des jours prévus pour ces élections. Contrairement aux prescrits légaux, a-t-elle soutenu, l’opinion a été scandalisée de voir ces scrutins se poursuivre jusqu’au 27 décembre 2023, en violation flagrante de la Constitution et de la loi électorale, elle-même. Un processus électoral non crédible Justicia ASBL note que la Centrale électorale, qui a éprouvé d'énormes difficultés pour couvrir cette irrégularité qui fait perdre au processus électoral toute crédibilité et la légitimité de tout pouvoir qui en sortirait, a essayé, sans y arriver, de colmater les brèches en faisant même publier au journal officiel, le mardi 02 Janvier 2024, les décisions numéro 128/CENI/AP/2023 et numéro 129/CENI/AP/2023 prises en rapport avec les poursuites des scrutins organisées en violation de la loi et de la Constitution. "Quand bien même on admetrait très difficilement que ces deux décisions des poursuites des scrutins auraient été réellement prises et publiées au journal officiel hier mardi 02 Janvier 2024, ce scénario conçu par la Céni, pour compléter le simple communiqué déjà contesté, ne résistera pas aux critiques pertinentes", a prévenu cette organisation de la Société civile. Dans le nombre de ces critiques, Justicia ASBL a fait savoir que la publication au journal officiel est une formalité de publicité pour rendre le texte opposable à tous et à la date de sa publication. "En d’autres termes, c’est en date du 02 Janvier 2024 que la Céni, cherchant sans doute à corriger par tricherie le dossier notamment pour sa transmission à la Cour Constitutionnelle, vient finalement informer l’opinion des décisions prises pour prolonger les élections sans même fixer le jour qu’elles finiront", a expliqué cette ONG dans un communiqué du 3 janvier 2024. Justicia ASBL fait égalent observer que la publication au journal officiel qui n’est qu’un acte de publicité ne confère aucune légalité aux décisions de la Céni, qui pourraient être considérées, si elles ont existé, comme des simples actes règlementaires entachés d’illégalité. "Il demeure toujours que, conformément à l’article 52 de la loi électorale, les élections se tiennent le même jour où se poursuivent le jour suivant pour les électeurs détenteurs des jetons et qui n’ont pas pu voter le jour retenu pour les scrutins; la loi n’a prévu qu’une dérogation des heures d’ouverture et de fermeture en excluant ainsi un changement du jour", a expliqué cette association. Plus pertinent, cette ONG a noté que la décision n°129/CENI/AT/2023 du 21 décembre 2023 portant poursuite des scrutins serait même déjà signée en date du 20 décembre 2023. A en croire le président de cette association, Me Timothée Mbuya, "la publication au journal officiel des décisions de la Céni portant poursuite des scrutins ne disculpe pas cette dernière mais apporte tout simplement la preuve matérielle de la violation de la loi planifiée pour faciliter la fraude‘’. Pour cette ASBL, le non-respect du jour et des heures de vote participent tout simplement au simulacre d’élections qui ne confèreront jamais une quelconque légitimité. Face à ces raisons et surtout pour ce que l'ONG qualifié d'énième tentative de fraude de la part de la Céni, cette association dit attendre du Conseil d’Etat, d’annuler les décisions prises prolongeant les jours des scrutins. Alors que la Cour Constitutionnelle est appelée à annuler les scrutins tenus du 20 au 27 décembre 2023. Cette association recommande, par ailleurs, à la population congolaise, de faire usage de toutes formes d’actions légales pour obtenir l’annulation de ces élections qui, selon l'ONG, jettent un discrédit total sur la Centrale électorale et ses animateurs.