Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a annoncé le 5 janvier au cours de la cérémonie d’échange de vœux des corps constitués nationaux et des forces vives de la Nation avec le président de la République et son épouse, que le gouvernement va lancer sous peu, un vaste programme d’employabilité, d’entrepreneuriat, d’encadrement et d’accompagnement des jeunes dans les secteurs créateurs d’emplois et de croissance tels que l’agriculture, l’industrie, le numérique, le tourisme et l’immobilier.
S’appuyant sur le Plan national de développement (PND) 2022-2026, ce programme qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, qui a décrété 2024, année de la jeunesse, permettra également au gouvernement de renforcer les structures existantes comme le Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement, le Fonds national d’appui à l’employabilité et à l’apprentissage, l’Agence congolaise pour l’emploi. « A travers l’expérience en cours des Zones agricoles protégées, nous sommes convaincus que nos jeunes qui rêvent d’un avenir meilleur vont s’adonner à la vocation agropastorale. Ils sauront capter, à leur tour, une part considérable des centaines de milliards de francs CFA, consacrés annuellement à l’importation des vivres ou produits alimentaires », a déclaré le chef du gouvernement.
Pour le chef du gouvernement, la création du Centre africain de recherche en intelligence artificielle, qui devrait conduire les jeunes congolais à mesurer la portée de ce choix et à s’approprier par le travail, les retombées inhérentes au développement multiforme de l’économie numérique. « Nos jeunes doivent savoir que la valorisation de nos tourbières et de nos forêts en crédit carbone, présente un fort potentiel en matière d’énergies propres, un potentiel incitatif pour les investissements industriels générateurs de milliers de nouveaux emplois auxquels ils devront se former. Le gouvernement s’engage à renforcer les politiques entamées en matière de promotion des énergies renouvelables », a poursuivi Anatole Collinet Makosso.
En outre, a t-il poursuivi, certains documents adoptés par le Congo donnent des indications suffisantes pour assurer le plein emploi de la jeunesse et la prise en charge des jeunes en conflit avec la loi. Il s’agit, entre autres, de l’enquête sur la transition vers la vie active en République du Congo, réalisée en partenariat avec l’Agence française de développement et l’Organisation internationale du travail (OIT), du programme de promotion du travail décent (PPTD 2023-2026) adopté en partenariat avec l’OIT. A cela, s’ajoutent le répertoire interministériel des métiers, des emplois et des compétences ainsi que la stratégie nationale de prévention et de traitement de la délinquance juvénile. « La loi sur le contenu local, en cours d’élaboration, s’ajoute aux réformes importantes déjà engagées, dans le cadre des marchés publics et des partenariats publics-privés, afin de promouvoir l’entreprenariat juvénile et de faire émerger des capitaines d’industries et des champions nationaux », a-t-il rappelé.
Intensifier la lutte contre les antivaleurs dans l’administration
Revenant sur les dernières interventions du président de la République, le Premier ministre a reconnu la nécessité de restaurer la rigueur, la fermeté, la discipline et de la sanction dans les administrations publiques congolaises. « Vous nous en avez donné l’exemple au niveau des deux corps de l’État qui relèvent directement de vous, à savoir le corps judiciaire et la force publique. Il ne tient qu’au gouvernement d’emboiter le pas dans les autres corps de l’administration publique pour que se tiennent régulièrement les Conseils de discipline. Il nous faut de la rigueur, de la fermeté et de la sanction dans ce pays où la sinécure, la quête effrénée de l’avoir et le désir de paraître, ont tendance à prendre le pas sur l’éthique de l’être », a indiqué Anatole Collinet Makosso.
Sur le bilan de l’année écoulée, le chef du gouvernement a rappelé 2023 n’a pas été de tout repos, car il a fallu du courage et de l’audace. La conclusion heureuse de la quatrième revue du programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit du Fonds monétaire international (FMI) montre, à suffisance, que les finances publiques congolaises soient bien tenues, a-t-il souligné. De même, la signature de l’accord avec le FMI n’était pas pour subir un certain dictat, encore moins pour recevoir des aides quelconques. « Le FMI nous accompagne plutôt à mettre notre structure économique en adéquation avec les enjeux actuels du développement. Nous devons, pour cela, prendre des mesures courageuses, si nous voulons apporter des solutions adéquates aux problèmes affectant les grands services publics comme l’éducation, la santé, la sécurité sociale, l’électricité, l’eau, les transports et les voiries urbaines qui demeurent aujourd’hui des soucis quotidiens pour nos compatriotes », a-t-il précisé.
Anatole Collinet Makosso s’est, par ailleurs, félicité de l’apport des institutions constitutionnelles dans la consolidation de la paix et de la démocratie en République du Congo, surtout le parlement qui a pleinement joué, selon lui, son rôle de contrôle de l’action gouvernementale avec des contributions significatives dans l’adopte du budget de l’Etat, exercice 2024.