Le massif forestier d'Odzala-Kokoua (MFOK), d’une superficie de 1179376 ha, a été inscrit en septembre dernier sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Les autorités ont réuni, le 15 janvier, le corps diplomatique et les organismes accrédités pour les sensibiliser au potentiel écotouristique du site.
L’inscription du MFOK au patrimoine mondial représente une victoire pour le gouvernement qui a attendu cette reconnaissance depuis plusieurs années. Situé à cheval entre les départements de la Cuvette-Ouest et de la Sangha, le MFOK fait partie du Parc national d'Odzala-Kokoua étant la plus vaste et la plus riche aire protégée de la République du Congo, avec une superficie de 1354 600 ha.
Le site regorge d'une diversité biologique exceptionnelle pour la promotion et le développement de l'économie verte, a commenté la ministre de l’Économie forestière, Rosalie Matondo. Environ 1150 espèces végétales ont été répertoriées dont quatre sont endémiques et quinze ont menacées à divers degrés. Il y a dénombré au moins 120 espèces de mammifères parmi lesquelles 20 espèces menacées et 17 espèces de primates, dont 9 espèces endémiques ou subendémiques de Basse-Guinée.
L’espace touristique compte plus de 6246 éléphants de forêt, 11481 gorilles et 2240 chimpanzés qui sont les populations très importantes du site nécessitant un programme de conservation. « La présence de plus de 130 clairières marécageuses entretenues par la faune n'est pas exceptionnelle en soi mais contribue beaucoup à la richesse de l'ensemble. Ces clairières sont en effet le siège d'échanges de matières nutritives et déterminent en grande partie les mouvements des éléphants qui jouent un rôle essentiel dans la dynamique forestière », a indiqué Rosalie Matondo.
L'objectif de la rencontre avec le corps diplomatique et les chefs des institutions accréditées, d’après les autorités, est de promouvoir les potentialités écologiques, économiques et écotouristiques du MFOK en vue d'augmenter les flux touristiques au Congo tout en encourageant le concept du tourisme responsable. Il s'agit également de sensibiliser l'opinion à la valeur exceptionnelle universelle du site ; de susciter l'intérêt des opérateurs touristiques, de conservation et de préservation de la biodiversité sur la nécessité d'investir dans le MFOK et le parc national ; de rechercher les partenariats pour la vente des crédits carbone de biodiversité ; rechercher les partenariats pour des paiements pour services environnementaux.
Le pays doit pouvoir tirer profit de ses ressources et en créer une synergie pour la conservation de ce patrimoine, la promotion de l'écotourisme et le tourisme de recherche, a estimé la ministre de l'Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Marie France Lydie Hélène Pongault. «Votre engagement contribuera, à ne point douter, à faire du Congo une destination de choix offrant une espérance authentique esthétique (…) Devenons tous des ambassadeurs de ce massif, les protecteurs de ces richesses naturelles et les porte-parole », a-t- elle lancé. Le gouvernement congolais peut donc compter sur son partenariat avec l’Unesco. L’accompagnement de l’Unesco a été confirmé par sa représentante résidente au Congo, Fatoumata Barry Marega.