Hériter de l'entretien routier comme charge ministérielle par les temps qui courent n'est pas chose facile. Non seulement la crise économique et financière qui frappe le Congo et d’autres pays depuis un long moment ne permet pas de mobiliser les fonds nécessaires pour travailler, mais prendre du retard sur ce vaste chantier pour les mêmes raisons a le don d’accélérer la dégradation des chaussées asphaltées encore viables guettées par les nids de poule.
Faut-il pour autant baisser les bras ? Assurément non. C'est dans cette optique que l'on a entendu la semaine dernière de la bouche même des hauts responsables de ce secteur l'exhortation à "faire beaucoup avec peu". Lors d’une descente de prise de contact avec les structures de sa tutelle, le ministre de l’Assainissement urbain, de l’aménagement du territoire et de l’entretien routier rappelait à ses collaborateurs la nécessité de prendre le taureau par les cornes et de viser le résultat.
« Faire beaucoup avec peu » est une expression prosaïque dont le pendant est « faire peu avec rien ». Il s’agit, dans le contexte de crise rappelé plus haut de considérer qu’avec beaucoup de volonté, d’engagement et de détermination l’on peut gagner des batailles inespérées. Dans quelques semaines, lorsqu’un premier pas sera franchi en faveur de l’amélioration des conditions de circulation dans Brazzaville et dans d’autres grandes villes du Congo, à travers une opération du genre « zéro nid de poule », les citoyens apprécieront.
Ceci dit, pointer du doigt le seul secteur de l’entretien routier ne signifie pas que les autres compartiments de la vie nationale se portent bien. Mais comme le vêtement pour le corps humain, revêtir la route que nous empruntons nuit et jour pour nos besoins existentiels fait partie des commodités essentielles. S’ajoutent évidemment l’eau, l’électricité, la santé et l’éducation. Autant dire que s’ils ont un défi à relever, les ministres en charge de ces entités devraient à tout instant interroger les hommes et les femmes placés sous leur direction pour savoir si le retour d’écoute de la population est bon ou mauvais. Ils agiraient alors en connaissance de cause.