La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) a retenu six engagements pris par le chef de l'Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans son discours d'investiture pour son deuxième mandat comme président de la République démocratique du Congo (RDC), le 20 janvier à Kinshasa.
Devant le peuple congolais et l'opinion internationale, la FBCP a relevé que Félix Tshisekedi a envisagé, dans ses actions prioritaires, de créer plus d'emplois, de protéger le pouvoir d'achat des ménages en stabilisant le taux de change, d'assurer beaucoup plus de sécurité pour la population, de poursuivre la diversification de l'économie et sa compétitivité, de garantir plus d'accès aux services sociaux de base et de renforcer l'efficacité des services publics.
La FBCP regrette le fait que dans ses engagements prioritaires, le président Tshisekedi n'a pas inclus la réforme de la justice. "Comme vous le savez, l'appareil judiciaire congolais pose énormément des problèmes tels que le non respect du délai d'arrêt fixé à quinze jours pour les affaires pénales et à trente jours pour les affaires civiles et commerciales, la lenteur des procédures judiciaires, la corruption, les jugements qui laissent dos à dos les protagonistes, etc.", a-t-elle souligné. Les conséquences de toutes ces situations, a-t-elle indiqué, sont, entre autres, la surpopulation des milieux carcéraux, la promiscuité, l'étouffement, la malnutrition, le manque de soins de santé appropriés, les conditions de détention infrahumaines, les décès quotidiens, etc.
Relevant qu'il y a la séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le judiciaire, la FBCP pense le chef de l'État congolais, commandant de la magistrature congolaise et garant de la Nation, a le devoir d'intervenir "en vue de faire bénéficier aux Congolais les avantages d'un État de droit". Cette organisation relève également que pour créer des emplois au bénéfice des jeunes, il faut absolument l'intervention des investissements étrangers. A l'en croire, aucun investisseur étranger ne peut prendre le risque d'investir dans un pays où il n'y a pas de justice distributive en faveur de tous. Ce qui motive son plaidoyer en direction du président de la République pour une grande réforme de la justice congolaise.
Des signaux forts de la part du chef de l'État
La FBCP suggère au chef de l'Etat d'accorder la grâce présidentielle à tous les prisonniers politiques ainsi qu'à certains officiers militaires et de la police condamnés ou détenus préventifs. "Nous pensons ici notamment aux honorables Mike Mukebay, Jean Marc Kabund, Bakatsuraki Kavusa Semenyi, à M. Salomon idi Kalonda, au journaliste Stanis Bujakera, etc .", a-t- elle précisé. Elle a exhorté le président de la République au désengorgement des prisons et à l'amélioration des conditions de détention, à la construction des nouveaux bâtiments, à l'accélération des procédures judiciaires, aux sanctions exemplaires contre les magistrats indisciplinés, à la fermeture des cachots clandestins, etc. La FBCP souhaite que dans la prochaine équipe gouvernementale, le ministère de la Justice et Garde des sceaux ainsi que celui en charge des Droits humains soient confiés à la société civile. Cette organisation veut voir le président de la République recourir à la représentativité des femmes ainsi que des technocrates expérimentés dans les différents domaines, au lieu de ne prendre que des hommes politiques.