Faire du neuf avec du vieux : l’upcycling en vogue

Jeudi, Février 1, 2024 - 19:43

De plus en plus de créateurs passent à l’upcycling, une technique qui consiste à réutiliser des matériaux, notamment le textile pour en faire de nouveaux vêtements. Une démarche écoresponsable aux antipodes de la société de consommation. Au Congo, Gloire Kaeuper Balongana et Young Grace en sont les précurseurs, leur souhait, voir cette tendance impacter positivement les consommateurs.

« Pour donner une seconde vie à vos sweats wear, blue jeans ou encore vieux t-shirt qui traînent au fond du placard, le dye est parfait. Une technique qui demande un équipement simple: de l’eau, du javel, des gants et quelques élastiques pour métamorphoser un vêtement », révèle Gloire Kaeuper qui tient cependant à mettre en garde les créateurs sur l’utilisation abusive du javel. « Nous avons finalement arrêté avec cette méthode car l’utilisation du javel va à l’encontre de nos principes », dit-il.

« L’upcycling est un ensemble de procédés qui consistent à créer du neuf à partir du vieux. Et chaque création est un véritable défi vu qu'il ne faut pas abimer la matière qui est déjà vieille mais plutôt lui redonner de l’éclat afin qu'elle se maintienne dans le temps », a fait remarquer Gloire. Il ne jure plus que sur ces innovantes techniques qui plus est, ne coûtent pas chers (entre 2 500 et 35 000 FCFA) ; tendances pour proposer des pièces originales, écoresponsables à la portée de tous, explique-t-il.

Une technique apparemment simple mais qui nécessite d’abord de la créativité, la dextérité et la constance. « En général, ce sont des pièces uniques, ça veut dire que tu ne trouveras pas tout Brazza avec le même vêtement et forcement que tu seras remarqué », a souligné Gloire. Il fait remarquer que la seconde main a de plus en plus le vent en poupe, de même que la récupération de vieux textiles. C’est pourquoi, précise-t- il, « on ne recycle pas tout et n’importe quoi ! Avant de recycler une pièce, on a le devoir de se renseigner si le produit peut être recyclé et est-ce qu’il en vaut la peine ? Le produit est-il durable car il y a certaines matières qui ne le sont pas », a fait noter ce dernier.

Des pièces qu’ils trouvent dans les friperies, les vides greniers familiaux et amicaux et quelques donations. « Nous achetons tous les stocks de vêtements invendus dans les fripes afin que ceux-ci ne soient ni jetés ni brulés », a révélé Gloire. Il espère une grande prise de conscience de la part des consommateurs. « En 2019, nous avons été choqués d’apprendre que la mode serait la deuxième industrie la plus polluante et face à cette réalité, nous avons pensé faire la sensibilisation via nos créations. Je suis heureux que beaucoup commencent à suivre le mouvement car nous avons reçu des personnes qui nous ont avoué qu’elles avaient arrêté de brûler ou jeter des vêtements », a-t-il confié.

Une belle petite victoire que la marque Thrifty savoure puisque malgré les nombreuses contraintes auxquelles la marque a dû faire face, l’équipe a néanmoins pu obtenir un meilleur chiffre d'affaires qu'en 2022, sans compter les commandes spéciales auprès des particuliers. Nous leur souhaitons bon vent.

Berna Marty
Légendes et crédits photo : 
Quelques articles de la marque Thrifty/DR
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