L’administrateur-maire du sixième arrondissement de Brazzaville, Talangaï, Privat Frédéric Ndeké, dans une communication le 31 janvier, a dénoncé de mauvaises pratiques observées au niveau des services municipaux et déconcentrés en 2023, avant de dévoiler la feuille de route de l’année en cours.
Au nombre des services déconcentrés épinglés figure l’hôpital de référence de Talangaï où Privat Frédéric Ndeké dénonce la mauvaise qualité d’accueil des usagers et le manque de communication de la direction. « Il nous est revenu, de manière récurrente, qu’il se pose un réel problème d’accueil des patients. Des paroles réservées aux malades dans nos différents centres de santé ne sont pas assez courtoises. La parole guérit avant même les médicaments. Il va falloir que vous relayez ce message auprès de vos collaborateurs. Nous sommes indignés parfois d’entendre certaines phrases qui peuvent aggraver à l’instant l’état de santé du patient », a déploré le maire de Talangaï.
C’est ainsi qu’il a demandé l’amélioration des conditions d’accueil au niveau des centres de santé en apportant une attention particulière aux services d’urgence. « De manière laconique, il y a des informations vraies ou fausses qui circulent sur les réseaux sociaux faisant état des personnes déclarées mortes qui se seraient ressuscitées dans notre morgue. Même si ces éléments ne sont pas avérés, l’hôpital n’apporte pas un argument contraire ou un démenti. La communication est un couteau à double tranchant. Ces informations sont diffusées de façon très large, comment voulez-vous que d’autres patients aient le courage d’aller dans un tel hôpital ? », a regretté l’administrateur-maire, soulignant la nécessité de doter cet hôpital d’une cellule de communication efficace.
Evoquant le volet sécurité, Privat Frédéric Ndeké a rappelé le fait qu’après trois mois de recul, le phénomène de grand banditisme urbain « Bébés noirs » a repris corps à Talangaï avec des actes « insoutenables » perpétrés sur des paisibles citoyens. Selon lui, certaines personnes ont perdu la vie et d’autres gardent encore les séquelles et stigmates de ces violences. C’est ainsi qu’il a suggéré aux forces de l’ordre, notamment la police et la gendarmerie, de s’appesantir sur le renseignement qui est la clé de voute de leur travail. « Il est de leur responsabilité de protéger, sécuriser la population de Talangaï et ses biens. Pour un succès particulier, il est nécessaire qu’elles s’appuient sur les autorités locales, notamment les chefs de quartier, de zone et bloc pour le renseignement, et agissent avec prudence pour éviter des débordements pendant les opérations de police », a-t-il prodigué.
L’administrateur-maire a également mis en garde les occupants anarchiques de la ceinture maraîchère de Talangaï qui réduisent au quotidien cet espace, tout en rassurant les maraîchers qu’une opération de restitution sera menée dès la décrue. S’agissant des services municipaux, Privat Frédéric Ndeké a épinglé des cas de corruptions au niveau des usagers. Il a attiré l’attention de ses collaborateurs sur le fait qu’ils sont au service de la population et aucun service public ne peut être monnayé. « Un accent particulier a été porté sur cet aspect pour que la population accède facilement aux documents attendus sans verser un centime. Nous attirons l’attention des usagers qui prennent des dispositions pour tenter de corrompre nos agents aux fins d’obtenir des documents administratifs alors qu’il s’agit bel et bien de notre travail », a-t-il précisé.
Concernant le bilan de l’année écoulée, il a été jugé satisfaisant au niveau de plusieurs services. A l’Etat-civil, par exemple, tous les actes de naissance ont été disponibilisés pour une moyenne de près de 800 naissances par an. « L’opération d’enregistrement de naissance et de distribution des actes de naissance dans les quartiers de Talangaï va se poursuivre en 2024 car cette activité intègre la feuille de route de notre travail chaque année. Nombreux de nos compatriotes ne possèdent pas d’actes de naissance. Au niveau de Talangaï, cette question est prise au sérieux, en toute responsabilité, nous focalisons notre action sur ce travail pour qu’aucun enfant ne manque pas d’acte de naissance », a-t-il annoncé.