Cette ONG pense que la mission diligentée au sein de ces organisations par le ministère provincial du Plan à laquelle est associée l'Agence nationale de renseignements démontre l’intention de mettre ces organisations sous la surveillance des services de sécurité.
Dans un communiqué signé le 12 février par son président, Mè Jean -Claude Katende, l'Association africaine de défense des droits de l’homme,(Asadho) se pose des questions sur la mission diligentée au sein des organisations de la Société civile (OSC) actives dans le Sud-Kivu par le ministère provincial du Plan à laquelle est impliquée l’Agence nationale de renseignements (ANR). "S’il est vrai que le ministre du Plan a le mandat de suivre les activités des OSC, il est aussi vrai que le fait d’associer l’ANR, représentée dans cette mission, par Ngomu Luya, démontre l’intention de mettre les ONG sous la surveillance des services de sécurité", a souligné l'Asadho.
Pour cette association, effet, sa crainte réside en ce que ce type de contrôle auquel on associe l’ANR risque de conduire au musellement des ONG dans cette province. "Cette mission est non seulement une occasion de harceler les ONG, mais aussi de les rançonner", a dénoncé l'Asadho.
Citant les informations lui parvenues de plusieurs OSC basées à Bukavu, l'Asadho a relevé l'existence de l’ordre de mission N°03/024/GP/SK/CAB/MINI, PLAN ET PI/24 du 31 Janvier 2024 portant désignation de dix personnes qui doivent passer dans chaque organisation pour contrôler l’état des lieux des activités des ONG nationales œuvrant dans la province du Sud-Kivu. Cette mission gigantesque, a fait savoir l'Asadho, va du 01 février au 30 mars 2024.
A en croire l'Asadho, certains fonctionnaires repris sur la liste prendraient déjà des contacts avec les responsables des ONG pour qu’ils leur préparent des enveloppes destinés à orienter le contrôle en faveur de ces associations.
A la suite de ce constat, l'Asadho exhorte le premier ministre à Instruire le ministre provincial du Plan de mettre fin à cette mission qui est organisée en violation de la Constitution et de la loi sur les ASBL. L'association appelle, par ailleurs, au gouverneur du Sud-Kivu à s’aabstenir de tout acte de harcèlement ou de musellement des ONG dans la province; et de diligenter une enquête sur les actes de corruption ou de tentative de corruption qui discrédite déjà le travail de cette mission.
L'ANR/ Sud-Kivu est, elle, conseillé de s'abstenir de toute immixtion dans les activités qui ne relèvent pas de ses missions. Alors que l'ONG recommande à la Commission nationale des droits de l’homme de s’assurer que les autorités du Sud-Kivu ne posent pas des actes qui restreignent l’espace civique pour les ONG de cette province.