Ancien international congolais, notamment passé par l’AS Monaco et Le Havre, Distel Zola estime que les Léopards de la République démocratique du Congo (RDC) ont retrouvé leur place de grande nation de football sur le continent africain, même s’il faut poursuivre le travail entamé, car l’équipe est encore en reconstruction.
Le Courrier de Kinshasa (LCK) : Comment avez-vous analysé le déroulement de la CAN et le parcours des Léopards de la RDC ?
Distel Zola : De ce que j’ai pu voir, c’est l’une des meilleures Coupe d'Afrique des nations (CAN) qui ait été organisée à tous points de vue : stades ambiance, logistique, couverture médias, rentabilité économique, etc. La CAN a permis de mettre en avant la Côte d’Ivoire ainsi que l’Afrique et il y avait du beau monde à Abidjan. Pour ce qui est du parcours des Léopards, l’équipe est montée en puissance crescendo. On a su gagner au bon moment contre la Guinée. Mais, en demi-finale, c’était quand-même difficile de jouer contre le pays hôte, la Côte d’Ivoire. Je ne vais pas dire qu’on reste sur notre faim, car c’est un très bon parcours quand on se souvient d’où l’équipe est partie pour se classer en quatrième position de cette CAN. Néanmoins, en regardant le contenu que nous ont proposé les Léopards, on peut se dire que si on rejouait le match contre la Côte d’Ivoire, on pourrait le gagner et se retrouver en finale. Mais, en général, l’équipe a eu un bon parcours et a redonné une identité à tous les Congolais. Il y a eu une vague de fierté non négligeable. Nous devrions nous appuyer sur ces valeurs pour aborder les prochaines compétitions.
LCK : Quels sont les points forts et les points faibles des Léopards ?
Distel Zola : La solidarité du groupe constitue un grand point fort. En tant que capitaine, Chancel Mbemba a vraiment fait le job. Yoane Wissa s’est également comporté comme un leader. Le travail collectif a été bien fait. Néanmoins, offensivement, et sans volonté de cibler des joueurs en particulier, l’équipe a, peut-être, un peu manqué de réalisme. Le plus important est d’avoir créé cette solidarité au sein de l’équipe. Tout n’est pas à jeter.
LCK : Comment analysez-vous le travail du coach, Sébastien Desabre ?
Distel Zola : Le bilan du coach est positif : il a récupéré l’équipe à un moment où elle n’était pas au mieux de sa forme et a réussi à la qualifier pour la CAN. Une ossature a été bâtie au sein de cette équipe et des valeurs se sont également installées. Aujourd’hui, l’équipe de la RDC peut s’appuyer sur des valeurs sûres et sur une colonne vertébrale. Il faudra s’appuyer sur ces points positifs pour les prochaines compétitions comme les éliminatoires de la Coupe du monde et la prochaine CAN.
LCK : Justement, que faudrait-il apporter de plus à cette équipe pour les prochaines compétitions ?
Distel Zola : Il faut garder en tête que l’équipe reste dans ce processus de reconstruction. Ce n’est pas le moment de recruter un nouveau coach qui va changer les joueurs et la vision de l’équipe. Il faut garder ce noyau et y ajouter des ingrédients, petit à petit. Il y a toujours des jeunes joueurs qu’on peut sélectionner, mais il est important de garder ce noyau. Les membres de l’équipe ont pu créer des liens entre eux et ont su rebondir ensemble dans la difficulté. Je suis persuadé qu’on aura de bons résultats pendant les éliminatoires, surtout que maintenant les autres équipes voient la place que la RDC a retrouvée. Les prochains matches seront donc différents car les autres équipes vont nous craindre. C’est bien d’avoir créé ce sentiment et il faut maintenant s’appuyer dessus.