Télécommunications: Vodacom-Congo accusé de s’enrichir en marchant sur les droits des Congolais

Jeudi, Mars 14, 2024 - 10:00

Pour l'Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), cette société des télécommunications basée en République démocratique du Congo (RDC) violerait l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Dans un communiqué signé le 13 mars parle président de l'association africaine de défense des droits de l'homme (Asadho), Mè Jean-Claude Katende, cette ONG dénonce la dépossession, par la société Vodacom-Congo, d'un projet conçu par un ancien directeur général adjoint de cette entreprise, Gilbert Nkuli. Et pour cette ONG, cet acte de la société Vodacom-Congo viole la disposition de la Convention universelle des droits de l'homme qui stipule : " … chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur".

Selon l'Asadho, en effet, en 2012, M. Gilbert Nkuli conçoit le projet de couverture des zones rurales de la RDC avec des équipements GSM spécifiques en vue de désenclaver l’arrière-pays grâce à la téléphonie mobile, internet, transmission des données, réseaux sociaux et mobile banking qu’il propose à Vodacom-Congo. "Le projet est proposé à Vodacom-Congo qui l’approuve et procède, premièrement, à la signature d’un accord de confidentialité, en suite au contrat de partenariat selon la formule « Zéro CAPEX, Zéro OPEX, revenue share », a indiqué l'Asadho. Et de noter que Vodacom-Congo va, par la suite, violer intentionnellement ce contrat en exécutant le projet de M. Gilbert Nkuli, en parallèle, avec la société chinoise HUAWEI.
Pour cette association, cette action de Vodacom-Congo a donné naissance à un conflit entre cette société et M. Gilbert Nkuli. Et, a souligné l'Asadho, en 2015, lors de la médiation à la Cour d’arbitrage à Paris, Vodacom-Congo aurait reconnu implicitement les faits, en proposant une modique compensation que M. Gilbert Nkuli ait refusée, en appelant à sa majoration. "Vodacom Congo avait promis de revoir son offre", a souligné l'Asadho. Mais, a regretté l'association, de retour au pays, Vodacom Congo a décidé de ne plus rien payer. "Il y a lieu de relever que sur près de 2 millions de dollars américains que Vodacom-Congo empoche par jour des utilisateurs congolais, le projet de M. Gilbert Nkuli y contribue énormément", s'est convaincu l'Asadho, avant de noter que cette entreprise s’enrichit sans cause au préjudice de M. Gilbert Nkuli.
Cette ONG, qui dit avoir été saisie de cette affaire de violation des droits humains, a affirmé avoir entrepris des démarches auprès de Vodacom-Congo pour qu’une solution à l’amiable soit trouvée, mais celles-ci sont restées vaines. "Malgré les prix prohibitifs des services qu’elle offre aux Congolais, Vodacom Congo se permet de s’approprier le projet de M. Gilbert Nkuli sans aucune contrepartie, abusant ainsi de sa position dominante dans le pays", a conclu cette association, qui recommande au premier ministre de prendre des mesures urgentes pour que certaines filiales des sociétés étrangères installées au Congo respectent leurs engagements et les droits fondamentaux des congolais ; et d'accompagner M. Gilbert Nkuli dans la revendication de ses droits face à Vodacom Congo, qui abuse de sa position dominante pour appauvrir les Congolais.
Cette organisation appelle les responsables de Vodacom-Congo à mettre fin à sa politique d’appauvrissement des Congolais, en respectant les droits fondamentaux reconnus à ces derniers par les instruments juridiques relatifs aux droits de l’homme au niveau national et international ; et à prendre contact avec M. Gilbert Nkuli pour régler leur litige à l’amiable, et lui permettre de jouir de son projet. L'Asadho dit, en outre, attendre des actionnaires congolais de Vodacom d'éviter d’empêcher Vodacom Congo de s’acquitter de ses obligations contractuelles.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Un shop de Vodacom
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