Grande distribution en RDC : deux villes accueillent 64 % des grandes surfaces

Jeudi, Mars 21, 2024 - 19:30

Kinshasa et Lubumbashi, détenant respectivement 51 % et 13 %, attirent le plus grand nombre de supermarchés, d’alimentations et de superettes. Au moins huit chefs-lieux du centre et du nord de la RDC réalisent les plus faibles scores, à peine 1 %. En plus d’être largement en tête, Kinshasa offre également 72 % des services ATM (Automated Teller Machine) ou tout simplement des distributeurs automatiques de billets à proximité des centres commerciaux.

Publiée le 20 mars 2024, l’étude sur la grande distribution en RDC du cabinet Target continuent à alimenter un grand débat d’experts. En effet, il se dégage un certain nombre de constats sur les tendances dans un secteur en plein boom depuis 2010. Au niveau de la répartition par villes, nous le disions, Kinshasa et Lubumbashi viennent en tête avec des chiffres effarants. Plus de la moitié des grandes surfaces, soit 51 % exactement, se trouvent dans la capitale rd-congolaise. Lubumbashi, la capitale riche du haut-Katanga, vient en seconde position (13%), loin devant Kolwezi (8%), Bukavu (5 %), Goma (4 %), Bandundu (3 %) et Kindu (3 %). Pour le reste, les scores réalisés restent assez décevants, en raison de 2 % pour certaines villes (Bunia, Kalemie, Kamina et Matadi) et 1 % pour le reste (Buta, Gbadolite, Isiro, Kananga, Mbandaka, Mbuji-Mayi et Tshikapa).

En RDC, la grande distribution semble se cantonner autour des grands centres urbains. Target note qu’un tiers des provinces, soit 8 sur 26, n’ont pas un seul supermarché. Les villes épinglées se trouvent précisément dans les parties centrales du pays, visiblement moins développées. On le voit même à travers la présence des services ATM. A peine 14 % des enseignes de grande distribution en RDC disposent des distributeurs de billets à proximité ou au sein de leurs locaux. Et 72 % de ces services sont situés à Kinshasa. Sur ce point, certains experts restent très prudents. Outre le niveau de développement, l’urbanisation et même le pouvoir d’achat, d’autres facteurs essentiels influent sur la décision de s’implanter, notamment la concurrence de l’informel, la densité des canaux de distribution, l’apparition de la classe moyenne, la main d’œuvre bon marché, la multiplication des filiales de sociétés multinationales et la proportion des femmes actives.

A ce stade, il serait difficile de passer sous silence l’épineuse question des nationalités. Aujourd’hui, les Indiens sont les rois de la grande distribution en RDC. Kin Marché, fondé par un homme d’affaire indien, Sajid Umedali Dhrolia, se positionne aujourd’hui comme l’enseigne la plus répandue (20 %), avec une présence dans quatre villes. Ils ont fini par supplanter les Libanais qui ne vendent pas de viande, de produits à base de porcs et d’alcool. Dans le top 5, on n’y trouve désormais aucune structure rd-congolaise et même européenne. Si les take-away restent une initiative rd-congolaise, de Peloustore plus exactement (appartenant à la famille Ndombasi, ndlr.), tous les autres supermarchés l’ont récupéré et se livrent désormais une concurrence acharnée. En outre, les initiatives de renforcement de la consommation du « Made in Congo », semblent ne pas apporter non plus des résultats positifs. Nous y reviendrons.

Laurent Essolomwa
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