Le professeur Ange Antoine Abena, président de l’Université Denis Sassou N’Guesso (UDSN) a suggéré, le 22 mars dans la commune de Kintélé, l’installation d’un laboratoire de la médecine traditionnelle et de phytoproduits au terme de la conférence sur les phytoproduits de santé.
Au profit des étudiants de la faculté des sciences appliquées de l’UDSN, la conférence a été animée par le docteur Salfo Ouedraogo, maitre de recherche pharmacie galénique et industriel au Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur avait pour objectif de compléter les enseignements pédagogiques et académiques.
La conférence avait pour thème : « les phytoproduits de santé : processus de recherche développement (R&D) et production industriel ». L’orateur a expliqué la synthétisation des molécules des plantes naturelles qui contiennent : les acides, huiles et des substances thérapeutiques. Et aussi, le mécanisme de la formulation et de la fabrication des produits de la médecine traditionnelle ainsi que la compatibilité du principe actif, les formes galéniques et les circuits de commercialisation du produit.
Face à plusieurs centaines d’étudiants, il a de même dégagé le processus de standardisation, des études toxicité et des calculs de transposition. Également, l’orateur est revenu largement sur les notions du principe actif du produit à fabriquer, la culture cellulaire, l’organe isolé, la preformulation préclinique, les caractéristiques botaniques et physico-chimique.
« Il a été question de décrire la pharmacie galénique qui, est la science et l'art de préparer un principe actif pour le rendre administrable au patient sous une forme qualifiée de galénique. Traiter des questions de la pharmacie et de la production industrielle pour quitter de la matière végétale jusqu’aux produits finis qui sera mis sur le marché et consommer par le malade. Les travaux de recherche africains aboutissent à des résultats dont les produits sont fabriqués en Europe où en Asie et revendus en Afrique. Mais, il y a aussi les produits qui sont fabriqués en Afrique, sous peu vendu dont les qualités sont discutables », a commenté le docteur Salfo Ouedraogo.
Séance tenante, les étudiants ont interagi avec l’orateur sur : la préfabrication des phytoproduits de santé et leur valorisation, l’importance des solvants de classe 3 dans la formulation, les procédés d’extraction par la méthode de distillation, la possibilité de modification du principe actif, la collaboration entre la médecine traditionnelle et moderne, le traitement des maladies métaboliques par les phytoproduits sans essais clinique ainsi que sur l’arrimage de la médecine traditionnelle à la biotechnologie et à l’intelligence artificielle.
A l’issue de cette conférence, l’UDSN et l’institut nationale de recherche en science de la santé de Burkina-Faso envisage de mettre en place un partenariat.
« La conférence est d’un grand intérêt pour nos étudiants qui suivent la formation dans la spécialité chimie medécinale et phytoproduits mais aussi pour ceux qui sont en master dans la spécialité formulation en phytoproduits. Le Congo compte actuellement six mille cinq-cents plantes médicinales et nous avons eu à faire beaucoup de travaux avec beaucoup de publications mais souvent nous sommes limités à l’étape de la formulation des phytoproduits », a confié Arnaud Etou, doyen de la faculté des sciences appliquées de l’UDSN.
Le professeur Ange Antoine Abena, président de l’UDSN a interpellé les pharmaciens, les traditheurapeutes, les étudiants et les chercheurs à plus d’inventivité et d’ingéniosité. Par ailleurs, le Congo n’a pas une loi, ni une ligne budgétaire pour la médecine traditionnelle mais il dispose que d’un projet de décret qui règlemente ce secteur.
« L’Afrique c’est six cent cinquante millions de forêts et le Congo c’est plus de 22,4 millions d'hectare de forêt mais il n’y a pas un seul produit de la médecine traditionnelle Congolais. Le Cames demande que notre pays propose même un seul produit pour qu’on le valorise. Ouagadougou a une liste de plus de dix médicaments valorisés. Il est souhaitable qu’on installe un laboratoire de la médecine traditionnelle et de la phytothérapie à l’UDSN », a plaidé le professeur Ange Antoine Abena.