Pourtant lancé à grande pompe en 2013, le parc agro industriel de Bukanga Lonzo qui incarnait les espoirs de tout un peuple à la quête de l'autosuffisance alimentaire est aujourd'hui presque à l'abandon.
Rien ne tourne plus sur le site du parc agro industriel de Bukanga Lonzo qui, jusqu'à un passé récent, alimentait Kinshasa en produits vivriers. Actuellement livré à la merci des ressortissants des tribus Teke et Yaka provenant des provinces de Kwilu et du Kwango, ce parc est régulièrement visité par des intrus qui y sèment terreur et désolation. C'est, en tout cas, ce qui ressort de l'intervention de la ministre d'État en charge du Portefeuille, lors du Conseil des ministres du 22 mars dernier. Adela Kahinda a, en effet, fait état de l'insécurité grandissante qui plane actuellement sur ce site en plus des feux de brousse répétés qui ne cessent de causer d'importants dégâts matériels, rapporte le compte rendu du Conseil des ministres. Aujourd'hui, l'outil de travail est quasi inexistant à Bukanga Lonzo, a indiqué la ministre, le magasin central du parc ayant été forcé et plusieurs biens emportés par des inconnus.
Depuis le début de l'année, les agents affectés au service minimum pour assurer la protection de ce parc sont devenus la cible des bandits qui n'hésitent pas à leur ôter la vie. Entre-temps, le personnel encore en activité accumule des arriérés couvrant plus de trente mois de salaire. La ministre a lancé un SOS pour une action rapide et urgente du gouvernement de sorte à protéger le parc, à sécuriser ses titres, ses travailleurs ainsi que ses biens. Dans la foulée, il a été décidé de diligenter une mission mixte sur le terrain pour une analyse approfondie de ce patrimoine de l'État.
Rappelons que selon une enquête de l'Inspection générale des finances, le projet Bukanga Lonzo aurait englouti plus de deux cents millions de dollars du Trésor public. La même source ajoute que sur un budget global de 285 millions de dollars décaissés par le Trésor public, seuls quatre-vingts millions ont réellement été utilisés au bénéfice du projet. L'État congolais aurait donc perdu deux cent cinq millions de dollars dans une affaire qui n'a pas profité aux Congolais.