Le préfet de Brazzaville, Pierre Cébert Iboko Onanga, a invité le 26 mars, à l’occasion de la rentrée administrative départementale, les services déconcentrés à jouer leur rôle afin de permettre à la déconcentration de retrouver ses lettres de noblesse.
La rencontre qui s’est déroulée à la préfecture de Brazzaville a regroupé les administrateurs maires de la ville capitale, le sous-préfet de l’Ile Mbamou, les autorités de la force publique ainsi que les directeurs et chefs de services départementaux. Les participants ont, en effet, suivi deux communications dont l’une sur « La phrase administrative, élément de base de la rédaction administrative », par le président du Conseil départemental de la Cuvette Ouest, Abouri Ndam, et l’autre sur « Les services déconcentrés de l’Etat dans le département : rôle et relations avec le préfet », par le secrétaire général du département de Brazzaville, Thévy Duvel Mongouo Wando.
Si l’ancien chef de cabinet du préfet de Brazzaville, Abouri Ndam, a édifié les participants sur les notions élémentaires relatives à la lettre administrative, Thévy Duvel Mongouo Wando a, quant à lui, instruit l’auditoire sur la loi n°3-2003 du 17 janvier 2003 fixant l’organisation administrative territoriale et le décret n°2003-20 du 6 février 2003 portant fonctionnement des circonscriptions administratives territoriales. Le secrétaire général du département de Brazzaville a indiqué que l’organisation administrative territoriale en République du Congo est structurée selon les principes de la déconcentration et de la décentralisation, conformément à la loi n°3-2003 du 17 janvier 2003.
Il a démontré que le préfet est dépositaire de l’autorité de l’Etat dans le département, puisqu’il défend, à ce titre, l’Etat dans ce qui peut lui porter atteinte, représente le gouvernement et chacun de ses ministres, article 3 du décret n°2003-20 du 6 février 2003. C’est à ce titre qu’il est soumis au pouvoir hiérarchique du gouvernement et de chacun des ministres. Le préfet, qui a aussi la charge de l’administration déconcentrée matérialisée par le rôle que jouent les services déconcentrés, dispose de plusieurs attributions dont celles administratives, notamment les relations avec tous les services déconcentrés.
« Le préfet est le point de passage de toutes correspondances entre l’administration centrale de l’Etat et les services déconcentrés. Il est donc le destinataire unique de toutes les instructions, notes de service, circulaires des administrations centrales de l’Etat ainsi que des services soumis à son autorité. Il est l’unique ordonnateur délégué des administrations de l’Etat dont il coordonne l’activité et est responsable de l’utilisation des crédits de l’Etat par les chefs des circonscriptions administratives et les chefs de services déconcentrés », a conclu Thévy Duvel Mongouo Wando.
« A la territoriale, on ne fait pas sa propre volonté »
Profitant de cette rencontre, Pierre Cébert Iboko Onanga a rappelé que la décentralisation et la déconcentration constituent deux piliers majeurs de la pratique administrative au Congo. S’adressant aux administrateurs maires en leur qualité d’autorités déconcentrées au même titre que les directeurs départementaux, les chefs de services départementaux, le préfet de Brazzaville a souligné la nécessité de tout mettre en œuvre cette année pour que l’administration retrouve, sur le plan de la déconcentration, ses lettres de noblesse. « Il y a une sorte de frémissement au niveau de l’administration centrale et qui commence à lâcher un peu de lest. Fort de cela, il nous revient, à nous, de prendre à bras le corps nos responsabilités telles qu’elles sont déclinées à travers les textes légaux et réglementaires, parce que le moment viendra où les autorités préfectorales organiseront des visites de terrain et peut-être de façon inopinée », a-t-il averti, exhortant les uns et les autres à prendre un certain nombre d’initiatives visant à redorer le blason de l’administration au niveau de Brazzaville.
Il a, par ailleurs, déploré le comportement de certains directeurs départementaux, surtout ceux disposant des portefeuilles qui bafouent parfois l’autorité du préfet, au mépris de la loi. C’est ainsi qu’il les a mis en garde d’autant plus qu’ils rencontreront la rigueur de la loi. Pierre Cébert Iboko Onanga a également parlé d’un certain nombre de directeurs départementaux qui versent de l’argent à leurs directions générales comme si elles étaient le Trésor public. « Nous allons les recadrer, ils vont rencontrer la force de la loi. A la territoriale, on ne fait pas sa propre volonté. Les directeurs départementaux ne devraient pas perdre de vue l’existence de la préfecture, ils doivent produire à temps leurs documents d’expression pour déposer leurs rapports à temps, au plus tard le 5 avril. Vous créez des conditions pour que Brazzaville soit toujours le dernier maillon pour déposer les rapports », a-t-il déploré, invitant les participants à capitaliser sur les enseignements reçus.