La situation militaire et humanitaire à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) était au centre des discussions, le 27 mars, à l'Organisation des Nations unies (ONU).
La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU en RDC, Bintou Keita, a éclairé la lanterne des Etats membres sur les risques de déflagration qu'encourt le pays dans sa partie orientale, si rien n'est fait. Elle a fait part de ses inquiétudes quant à la situation sécuritaire qui s'est largement détériorée depuis la fin des élections. Près de deux cents personnes ont été tuées depuis janvier, a-t-elle indiqué, avec en sus un drame humanitaire aux conséquences incalculables qui s'annonce.
Pour Bintou Keita, cette situation est due à la présence des forces étrangères qui continuent d'opérer illégalement dans cette partie du pays. À cela s'ajoutent les groupes armés, nationaux et étrangers, tels que les ADF et les FDLR, qui rajoutent à la confusion pour semer la désolation auprès de la population civile. La cheffe de la Monusco en appelle au désarmement et au retrait de toutes ces forces qui, visiblement, n'ont des comptes à rendre qu'à leurs commanditaires. De plus, la fermeture par le Burundi et le Rwanda de leurs frontières respectives n'est pas non plus de nature à faciliter le retour de la stabilité dans ce coin de la RDC. La tension entre ces deux pays, a-t-elle ajouté, peut même à la limite constituer un paramètre supplémentaire susceptible de déstabiliser la région dans son ensemble.
Pour des réponses humanitaires appropriées
Entre-temps, les affrontements continuent de plus bel entre les forces loyalistes et les rebelles du M23 qui ont réussi à occuper toutes les anciennes positions laissées par les troupes de l'EAC. À ce sujet, Bintou Keita a lancé un appel urgent aux donateurs pour une aide humanitaire adéquate à la population de l'Est, victime des atrocités. "Cette catastrophe humanitaire exige de la communauté internationale des réponses adéquates", a-t-elle fait savoir.
À l'état actuel, près de vingt-trois millions de personnes souffrant d'insécurité alimentaire côtoient, dans une précarité sans précédent, sept millions de déplacés. Elle a déploré que le financement du Plan de réponse humanitaire de 2024, lancé avec l'objectif de lever 2,6 milliards de dollars, n'a finalement reçu que 14,2%. Bintou Keita a enfin réitéré son appel urgent aux donateurs pour qu'ils fournissent les ressources nécessaires afin de garantir qu'une aide humanitaire adéquate parvienne à ceux qui en ont grandement besoin.