En mission de travail à Brazzaville, le président du Sénat français, Gérard Larcher, est intervenu le 28 mars devant la chambre haute du Parlement congolais au cours d’une plénière spéciale pour partager l’expérience de son pays dans la décentralisation.
Accueilli à l’hémicycle par son homologue congolais, Pierre Ngolo, le président du Sénat de France a eu un échange fructueux avec les sénateurs congolais qui avaient soif d’apprendre de la France. Selon Gérard Larcher, la décentralisation est un long processus. En France, elle a commencé, a-t-il rappelé, avec le général De Gaulle avec le principe de la régionalisation et a pris l’envol sous le président François Mitterrand. « La décentralisation est fille du bicaméralisme. L’organisation territoriale et la décentralisation occupent une place de choix dans l’accord de coopération que nous avons signé entre nos deux institutions. En France, la décentralisation est un processus, c’est une longue marche », a rappelé le président du Sénat de la France, précisant qu’il faut partir du concret et du pragmatique.
Apôtre du bicamérisme, Gérard Larcher pense que l’existence de deux chambres au Parlement est une chance pour la démocratie et pour la proximité. Pour lui, des gens qui boudent le bicaméralisme oublient le fait qu’il n’y a pas d’Etat profondément décentralisé sans deux chambres.
En effet, la décentralisation fait partie des axes prioritaires de l’accord de coopération signé en décembre 2023 à Paris entre les Sénats français et congolais. Dans cet accord, les deux institutions ont tenu à renforcer le bicamérisme. L’autre volet important de cette coopération parlementaire concerne la formation des personnels du parlement, la mise en place d’un service de bibliothèque et d’archives parlementaires. Gérard Larcher a rassuré la partie congolaise de son accompagnement dans la mise en place d’une chaîne parlementaire.
Présidant la cérémonie, Pierre Ngolo a reconnu que la mise en œuvre de la décentralisation est une marche, un processus. Il a souligné la nécessité pour le Sénat congolais de tirer les leçons de cet échange afin d’approfondir les informations reçues pour les exploiter utilement. « Nous avons reçu une somme d’informations sur la décentralisation telle qu’elle est pratiquée en France. Désormais, une autre page s’est ouverte, il faut renforcer notre coopération », a résumé en substance le président du Sénat.