Invité aux commémorations par son homologue rwandais, le président français s’exprimera le 7 avril par vidéo. Pour Emmanuel Macron, son pays « aurait pu arrêter le génocide » de 1994 au Rwanda « avec ses alliés occidentaux et africains », mais « n’en a pas eu la volonté », a rapporté l’Élysée.
Le président français, invité par son homologue rwandais, Paul Kagame, aux commémorations le 7 avril, ne s'y rendra pas et sera représenté par le patron du Quai d’Orsay, Stéphane Séjourné, et le secrétaire d'État chargé de la Mer, Hervé Berville, né au Rwanda. Emmanuel Macron avait déjà reconnu en 2021 les « responsabilités » de la France dans le génocide rwandais. « Le 27 mai 2021, le président de la République a reconnu, à Kigali, la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis, établie par la commission d’historiens et de chercheurs dirigée par le Pr Vincent Duclert sur le rôle et l’engagement de la France au Rwanda », a expliqué l’Élysée.
« Le chef de l'État rappellera notamment que quand la phase d'extermination totale contre les Tutsis a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d'agir, par sa connaissance des génocides que nous avaient révélé les survivants des Arméniens et de la Shoah, et que la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n'en a pas eu la volonté », a rapporté l’Elysée.
En mai 2021, lors de son voyage à Kigali, Emmanuel Macron avait scellé un rapprochement avec Paul Kagame, qui mettait en cause le rôle français avant, pendant, et après le génocide, conduisant à une rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009. Au mémorial de la capitale rwandaise, Emmanuel Macron avait reconnu les « responsabilités » de la France dans le génocide, qui a fait au moins 800 000 morts, essentiellement des Tutsis, entre avril et juillet 1994. « Nous avons, tous, abandonné des centaines de milliers de victimes à cet infernal huis clos », avait-il dit, entre autres, refusant la complicité de la France et des excuses, tout en espérant le pardon des rescapés.
Un rapport d'historiens avait conclu à des « responsabilités lourdes et accablantes » de la France et à l'« aveuglement » du président français de l'époque, François Mitterrand, et de son entourage face à la dérive raciste et génocidaire du gouvernement hutu que soutenait Paris. Paul Kagamé avait salué « le courage immense » de son « ami » Emmanuel Macron. « Ce 7 avril 2024, le chef de l'État réaffirmera que la France est aux côtés du Rwanda, du peuple rwandais, en souvenir d'1 million d'enfants, de femmes et d'hommes martyrisés parce que nés Tutsis. Il redira l'importance du devoir de mémoire mais aussi du développement des savoirs de référence et de leur diffusion, en particulier par l'éducation des jeunes générations en France », indique l’Elysée.