Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a visité le 5 avril le projet d'agriculture moderne et intensive « Le bon coin », développé par un opérateur agricole privé, dans le village Tandou Binzenze, dans le district de Tchiamba Nzassi, département de Pointe-Noire, pour y apprécier les activités en cours et encourager les acteurs.
Avec 70 hectares actuellement disponibles sur les 280 prévus pour l'ensemble du projet, il est envisagé d'augmenter cette superficie. Selon le directeur général de la société Weal Kharoubi, en dehors de la production d'agrumes, notamment des orangeraies, des citronniers, des corossoliers, des pamplemoussiers, des manguiers, des avocatiers, des papayers et bien d'autres, depuis mars 2023 « Le bon coin » s'illustre également dans le maraîchage, avec la culture de tomates, de choux, de gombos, de piments de toutes variétés, d'aubergines, de concombres africains et libanais.
Sur les 120 cerfs, 49 sont déjà opérationnels. Le but de ce grand projet d'agriculture moderne et intensive est de générer de l'emploi et également de limiter les importations. La production est mesurée en tonnes par année. L'opérateur projette à terme d'élargir ses activités à l'élevage et à la pisciculture. Le chef du gouvernement a tiré trois enseignements au sortir de cette visite dont la réduction des importations de certains produits de première nécessité et la création des emplois. Prenant l’exemple de l’oignon, Anatole Collinet Makosso a rappelé que le Congo était alimenté par le Cameroun et d’autres continents.
« Au bout de l’année, nous avons pratiquement 39 000 tonnes à importer pour la consommation des Congolais. Sur les 6 millions d’habitants que nous sommes, avec tout le nombre que nous avons d’acteurs économiques, si nous ciblons seulement dix opérateurs et les encourageons à produire davantage, nous pouvons dire qu’à l’horizon 2025-2026, nous aurons mis fin, par exemple, à l’importation de l’oignon », a indiqué le chef du gouvernement.
S’agissant des agrumes comme oranges, citrons, mandarines, pamplemousses, la capacité de production de « Le bon coin » est estimée autour de 10%. Ce qui pourrait couvrir les besoins de consommation de la ville de Pointe-Noire et lutter, sur le plan social, contre la vie chère, a poursuivi le Premier ministre. « Du point de vue de l’emploi des jeunes, le secteur agricole est capable d’en créer plusieurs. Ici, on nous parle de près de 80 emplois directs et près de 200 à 300 emplois indirects. Je m’en tiens aux emplois directs, ces jeunes dont le salaire varie entre 80 000 et 350 000 FCFA sont payés sans qu’on ait réuni les conditions pour rendre ces emplois décents. Le rôle du gouvernement est de faire en sorte que tous ces emplois dissimilés que l’on peut prendre comme des emplois précaires soient transformés en emplois décents », a rappelé Anatole Collinet Makosso.
C’est ainsi qu’il a souligné la nécessité de créer les conditions de la décence des emplois en faisant en sorte que ces jeunes soient désormais immatriculés y compris à l’Agence nationale pour l’emploi et à la Caisse nationale de sécurité sociale afin qu’ils déclarent leur revenu. Ainsi, pour des salaires modestes, l’Etat pourrait subventionner en supprimant l’IRPP de sorte que l’agent puisse garder son salaire intact. « Il y a des conditions à remplir pour rendre décents les 80 emplois directs que nous venons de constater afin de permettre aux jeunes de réaliser qu’avec l’agriculture l’emploi n’est pas précaire parce qu’ils bénéficient de tous les services sociaux qui puissent leur permettre de vivre comme les agents de l’Etat », a conclu le Premier ministre.