Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, séjourne depuis le 15 avril à Kampala, la capitale ougandaise, dans le cadre d'une mission diplomatique visant à désamorcer la crise rwando-congolaise, rapporte médiascongo.net.
Un entretien en tête-à-tête avec le président ougandais devrait couronner la visite de quarante-huit heures du président sud-africain. Celle-ci intervient au moment où Pretoria et Kinshasa ont renforcé leurs relations bilatérales en concluant un accord sur la sécurité et la défense. C'est dans ce cadre qu'un contingent sud-africain est actuellement déployé au Nord-Kivu pour appuyer les Forces armées de la République démocratique du Congo dans leur traque contre le M23, une rébellion pro-Rwanda.
S'étant engagé dans une mission de bons offices pour tenter de dénouer l'imbroglio de l'Est, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa pense ainsi faire fléchir son homologue ougandais, présenté à tort ou à raison comme fervent allié de Paul Kagame et "friand des crimes contre l’humanité". Des sources militaires en République démocratique du Congo (RDC) le tiennent, d'ailleurs, pour responsable de la chute de la cité de Bunagana au Nord-Kivu en juin 2022 à la suite de la complicité de son armée. Une affirmation que Kampala a toujours rejeté. Qu'à cela ne tienne, à Kampala, les deux chefs d'État tenteront vraisemblablement de scruter les moyens de résoudre pacifiquement la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, où l’armée rwandaise et le M23 maintiennent leur offensive, malgré les appels incessants du Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’ils se retirent du territoire congolais.
Ramaphosa qui tient à la stabilité de la RDC a récemment appelé la communauté internationale à travailler aux côtés de l’Union africaine pour soutenir les efforts de paix dans la partie orientale de ce pays. Entre-temps, Kinshasa reste catégorique en écartant toute perspective de dialogue avec le M23 que prône le président Yoweri Museveni, conditionnant ces pourparlers par le retrait des troupes rwandaises et la fin des hostilités.