Depuis un certain temps, un climat malsain règne au sein de la formation politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. Les démissions de ces dernières heures laissent transparaître des tensions internes dont la persistance risque de détruire les fondements de cette formation.
La dernière démission en date est celle de Francis Kalombo qui a décidé, en âme et conscience, de se retirer de son poste de coordonnateur du parti pour la ville de Kinshasa. Cette démission fait suite à sa suspension inattendue décidée par le secrétaire général du parti, Dieudonné Bolengetenge. Tout en conservant son statut de porte-parole adjoint de Moïse Katumbi, Francis Kalombo n'a pas digéré sa suspension estimant n'avoir pas été consulté ni informé de ses motifs précis. "Bolengetenge ne peut pas me chasser de mon parti. Je suis cofondateur d'Ensemble", avait-il tempêté avant finalement de rendre le tablier.
Cependant, une source interne au parti a laissé entendre que Francis Kalombo souffrait de discrimination liée à ses origines, considérées comme trop proches de celles de Félix Tshisekedi. Bien avant lui, Jacky Ndala, ancien chef de la jeunesse du parti, s'était également illustré par des prises de position contraires à l'idéal du parti avant d'être poussé à la porte de sortie. Dans la foulée, plusieurs autres membres du parti, notamment des candidats malheureux à la députation nationale en décembre dernier, ont démissionné estimant n'avoir plus rien à espérer de ce parti.
Entre accusations de tribalisme et frustrations internes, ces démissions mettent en lumière les défis de leadership et les tensions qui fragilisent le principal parti d’opposition en République démocratique du Congo. Toutefois, il y a lieu de relever que ces tensions surviennent à un moment critique pour l’opposition qui cherche à consolider sa position face à un paysage politique dominé par l'Union sacrée de la nation, la coalition majoritaire au pouvoir.