Le président du Sénat, Pierre Ngolo, a échangé le 23 mai à Brazzaville avec une délégation du Conseil consultatif de la jeunesse (CCJ), conduite par son secrétaire exécutif, Prince Michrist Kaba-Mboko, qui a sollicité l’accompagnement de la chambre haute du Parlement dans la concrétisation de l’année de la jeunesse.
Le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, a décrété 2024 comme étant une année de la jeunesse. Selon le secrétaire exécutif du CCJ, cette décision qui suscite beaucoup d’émois dans la population laisse interrogateur de nombreux jeunes qui viennent souvent au Conseil pour savoir concrètement ce qui est prévu pour cette année. Le CCJ, qui a organisé son assemblée générale inaugurale du 28 février au 4 mars, a remis ses conclusions au chef de l’Etat. « En lui remettant nos conclusions, l’idée aujourd’hui est de solliciter de la deuxième institution de la République, à savoir le Sénat, l’effet d’accompagner le Conseil pour pousser toutes les parties prenantes à matérialiser ce décret », a expliqué Michrist Kaba-Mboko.
Cinq mois après cette annonce présidentielle, le CCJ déplore le silence du gouvernement qui ne communique pas assez autour de certains axes retenus afin, dit-il, que les jeunes qui représentent 76% de la population soient non seulement informés des mesures prises mais aussi rassurés de leur effectivité. « Il appartient au CCJ de veiller à la bonne application sinon à l’applicabilité des conclusions de notre assemblée générale. Comme c’est souvent le cas, nous avons eu le bonheur de rencontrer le président du Sénat qui est sensible aux préoccupations de notre nation, particulièrement à celles de notre jeunesse, avec un esprit disposé d’un sens aigu d’écoute. Il nous a répondu de manière rassurante en disant qu’il engagerait non seulement l’institution qu’il dirige mais aussi un certain nombre de démarches allant dans le sens des dispositions constitutionnelles conférées au Sénat, celles liées au contrôle de l’action gouvernementale, donc de l’action publique », a-t-il poursuivi.
Interrogé sur les préoccupations des jeunes, il a rappelé que la jeunesse congolaise est actuellement confrontée aux problèmes liés à la formation qualifiante, à l’employabilité, à son autonomisation à travers les mécanismes de financement de ses différents projets. A cela s’ajoute la question de la délinquance juvénile en milieu urbain et en milieu scolaire. « Nous avons consigné ces préoccupations dans un document intitulé "Préconisation détaillée" et qui, si nous sommes entendus, permettront de résorber petit à petit ces problèmes. Nous convenons qu’une année ne suffirait peut-être pas. C’est la raison pour laquelle nous avons prié le président de la République de décréter deux années supplémentaires. Mais nous disons que les questions des jeunes sont urgentes, qu’elles méritent des réponses appropriées. Elles méritent en cette année que des signaux forts soient envoyés pour que de nombreux jeunes qui s’interrogent trouvent des solutions », a conclu Michrist Kaba-Mboko.