Par deux fois de suite, alors que le décor était déjà planté pour la publication du gouvernement Suminwa Judith, un report de dernière minute est venu tout capoter. La télévision nationale, qui était sollicitée pour retransmettre en direct l'événement, a dû plier ses équipements. Et depuis, plus rien.
Toutefois, d'après quelques indiscrétions ayant fuité en haut lieu, le blocage serait entretenu par les présidents des partis et regroupements politiques parmi les plus en vue au sein de l'Union sacrée de la nation (USN). Ces derniers tiennent à figurer dans la prochaine équipe gouvernementale, à défaut d'y placer leurs affidés. Et pourtant, comme l'a indiqué une source proche de la Présidence, "les profils des membres du gouvernement ont déjà été sélectionnés sur la base de la compétence et de la loyauté envers la cause commune". Pourtant, cette approche ne semble pas être du goût des leaders des partis politiques phares de la majorité parlementaire dont certains veulent aller au-delà du quota leur concédé. Tel est notamment le cas de l'USN qui, à en croire des sources, refuserait le quota de trois ministères lui attribué. Avec ses trente-quatre députés nationaux, ce parti qui représente la deuxième force politique de la majorité chercherait à avoir une vice-Primature alors que son leader, Vital Kamerhe, occupe déjà la présidence de la chambre basse du Parlement.
Entre-temps, un débat enfle dans l'opinion sur la nécessité de former un gouvernement uniquement avec des membres des partis politiques alors qu'aucune disposition légale n'impose pareille restriction. Une chose est sûre, c'est que, logiquement, plus rien de devrait contrecarrer la publication du gouvernement d'autant plus que le bureau définitif de l'Assemblée nationale venait d'être installé. Toutefois, cette impasse politique a des répercussions importantes sur la stabilité et le développement du pays. L’absence d’un gouvernement opérationnel compromet, en effet, la mise en œuvre des politiques publiques et des réformes nécessaires dont le pays a besoin pour accélérer sa marche vers le développement. Les dirigeants de l’USN ont donc tout intérêt à trouver rapidement un compromis pour permettre au pays de se doter rapidement d'un gouvernement afin de s'inscrire sur la voie de la normalité institutionnelle.