Deux mois après l'investiture du président Félix Tshisekedi pour un deuxième mandat, les opposants restent divisés autour du poste de porte-parole de l'opposition. Ce statut consacré dans la Constitution de 2006 cherche toujours preneur dans une opposition qui peine à s'accorder à ce sujet.
Après que l'Assemblée nationale s'est finalement dotée d'un bureau définitif, la logique voudrait que le poste de porte-parole de l'opposition soit également occupé pour le bon fonctionnement des institutions. Malheureusement, les opposants sont loin de parler un même langage. Les choses se compliquent de plus belle eu égard aux divergences d'approches entre leaders de l'opposition. D'un côté, il y a le camps Katumbi qui estime être dans son droit, en tant que première force politique de l'opposition, d'occuper ce poste. "Si Katumbi ne veut pas être porte-parole lui-même, il désignera le porte-parole de l'opposition", a déclaré Christian Mwando, un des cadres d'Ensemble, tout en vantant la force politique de son parti à travers ses représentants au sein de la chambre basse du Parlement. "Sur un total de trente-deux parlementaires de l'opposition, Ensemble possède a lui seul vingt-six députés membres", a-t-il laissé entendre. À l'en croire, cet argument est largement suffisant pour que son regroupement politique puisse revendiquer le poste de porte-parole. Et de souligner que Katumbi incarne les valeurs et les idéaux de l'opposition congolaise et qu'il est le mieux placé pour représenter les aspirations du peuple.
Entre temps, la coalition Lamuka, bien qu'ayant boycotté les législatives, et n'étant pas représentée au Parlement, a toujours un œil rivé sur ce poste bien qu'elle n'affiche pas un grand intérêt. Martin Fayulu qui continue de solliciter l’annulation des scrutins du 20 décembre dernier qui seraient, selon lui, émaillés des fraudes et irrégularités, n'est pas prêt à endosser le costume de chef de file de l'opposition. Pour lui, désigner un porte-parole de l’opposition, c’est reconnaître indirectement la victoire électorale de Félix Tshisekedi. L'on retrouve aussi le Front commun pour le Congo qui n'a pas participé aux élections et qui n'a donc pas intérêt à jouer ce rôle.
À tout prendre, on est encore parti pour d'interminables discussions entre les leaders de l'opposition qui n'arrivent pas à accorder leurs violons sur le poste de porte-parole de cette obédience politique. Les prochaines heures nous en diront davantage.