Economie bleue : un nouvel équilibre pour protéger les océans

Samedi, Juin 8, 2024 - 21:30

A la faveur de la commémoration de la Journée mondiale de l’océan, la ministre de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo (MEDDBC), Arlette Soudan-Nonault, a informé, le 8 juin à Brazzaville, ses compatriotes sur les enjeux de la préservation afin de susciter l’envie d’adopter un comportement durable.

« Les océans sont des sentinelles pour surveiller l'état actuel, mais aussi l'évolution à venir du changement climatique. Et le constat est clair : ils se réchauffent, en surface et en profondeur. Ce réchauffement constant des océans, qui va de pair avec l'élévation de leur niveau, tout aussi constant, a des impacts majeurs sur les sociétés humaines, les écosystèmes et la biodiversité », a souligné la ministre Arlette Soudan-Nonault.

Face à un monde qui se réchauffe et dont les habitants devraient œuvrer pour le protéger, elle a insisté sur le rôle primordial joué par les océans. « La terre, nul ne l'ignore, est en déséquilibre énergétique à cause des émissions de gaz à effet de serre. Or, les océans captent autour de 30 % de ces gaz dégagés par l'humanité et absorbent 90 % de l'excès de chaleur. Ils ont un rôle vital de captage et de stockage du CO2, mais aussi de redistribution de l'énergie entre l'Equateur et les pôles. Ils peuvent être à la fois bénéfiques en absorbant nos excès, mais aussi maléfiques en nous les renvoyant comme le démontrent des exemples récents de canicules marines enregistrés dans l'Atlantique Sud et le golfe de Guinée, au large de nos côtes, qui ont entraîné une diminution préoccupante de la masse des poissons », a poursuivi la ministre.

Pour donner des pistes d’action en encourageant adultes et enfants à agir individuellement et collectivement pour une meilleure gestion des ressources marines, la ministre de l’Environnement a paraphrasé le président Denis Sassou N’Guesso, qui avait déclaré dans son livre " L’Afrique enjeu de la planète", que « si nous ne préservons pas nos océans, c’est le monde qui fera naufrage ».

La Journée mondiale de l’océan a été célébrée sur le thème « Renouveler en profondeur notre action ». La ministre Arlette Soudan-Nonault a indiqué que pour « protéger et préserver l'océan et tout ce qu'il contient, nous devons donc créer un nouvel équilibre, ancré dans une véritable compréhension de l'océan et de la façon dont l'humanité y est liée ». Elle a ajouté: « Nous devons établir avec lui une relation qui soit réellement inclusive, innovante et éclairée par les leçons du passé. Nous devons développer les projets relatifs à la promotion de l’économie bleue en vue d’améliorer la gouvernance et la gestion des ressources de l’océan, d’assurer la durabilité des écosystèmes et les protéger de la pollution, de promouvoir la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance décents, de gérer les opportunités et d’accroître la richesse globale générée par l’exploitation des ressources océaniques ».

Expliquant les liens inséparables avec les hommes, la ministre Arlette Soudan-Nonault a rappelé que les océans sont des écosystèmes naturels fournissant près de 50 % d'oxygène et abritent la majeure partie de la biodiversité terrestre. Ils constituent aussi une source importante de nourriture et de médicaments, et sont un élément essentiel de la biosphère. Ils couvrent plus de 70 % de la surface de la planète et constituent la principale source de protéines pour plus d’un milliard de personnes dans le monde. 

Sur le plan économique, a-t-elle poursuivi, l’océan constitue le fondement de l’économie bleue, laquelle offre la possibilité de réinvestir dans le développement et le partage des avantages découlant des ressources marines. Nul doute que cette économie constitue une riche perspective pour le Congo, dont les 170 km de côte Atlantique offrent de nombreuses opportunités en ce domaine. 

Par ailleurs, les océans sont particulièrement menacés par la pollution plastique. Au niveau mondial, on estime qu’entre cinq et treize millions de tonnes de plastique sont rejetées chaque année en mer et à ce rythme, les océans pourraient contenir plus de plastique que de poissons d’ici à 2050.

Face à la croissance de la dégradation et de la pollution des océans, la République du Congo s’est engagée aux côtés de la communauté internationale pour la prise de mesures collectives, ambitieuses et décisives en faveur de l’établissement d’un cadre mondial de collaboration et de coopération contraignante. La nouvelle loi portant gestion durable de l’environnement, promulguée en novembre 2023, a ainsi permis de renforcer le cadre réglementaire de la gestion des déchets au Congo.

Instituée par l'assemblée générale des Nations unies à l'issue du sommet de la Terre, tenu à Rio de Janeiro, au Brésil, en 1992, la Journée mondiale de l'océan est depuis cette date commémorée le 8 juin de chaque année

Fortuné Ibara
Légendes et crédits photo : 
Arlette Soudan-Nonault, ministre de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo/Adiac
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