Les centres de santé privés, qui représentent plus de la moitié de l’offre de soins au Congo, pourront recevoir des fonds "Kobikisa", le projet cofinancé par le gouvernement et la Banque mondiale pour le renforcement du système de santé. L’accès aux subventions est néanmoins conditionné au respect de la règlementation en vigueur et à la participation aux activités du ministère de tutelle.
Les assises sur la contractualisation du sous-secteur privé de la santé ont réuni, le 7 juin à Brazzaville, les parties prenantes avant le lancement d’une campagne de sensibilisation pour susciter l’adhésion des promoteurs des cliniques à la procédure de régularisation. Considérés comme des principaux pourvoyeurs des données sur les indicateurs de couverture en soins essentiels, les établissements de santé privés sont des partenaires clés de la politique publique vers la couverture sanitaire universelle.
L’état des lieux du secteur privé de la santé montre de nombreuses faiblesses liées au non-respect de la règlementation. D’après le Pr Richard Bileckot, inspecteur général de la Santé, plusieurs facteurs expliquent cette défaillance comme la méconnaissance des procédures, l’absence de coercition et d’incitation positive ainsi que le refus des promoteurs à se conformer aux normes en vigueur. « L’initiative du projet "Kobikisa" contribuera à renforcer la résilience du système de santé national », a-t-il estimé.
L’objectif des assises et de la prochaine campagne de vulgarisation des procédures de régularisation est de recueillir les avis des promoteurs sur les obstacles à la régularisation, susciter leur adhésion et leur signature au mémorandum stipulant les engagements des cliniques privées, ainsi que d’augmenter le nombre des centres de santé formels par une campagne de dépôt de dossiers d’agrément. « Dans une démarche pédagogique et non coercitive, nous invitons les promoteurs des formations privées à une forme de conciliation, en souscrivant aux engagements inscrits dans le mémorandum », a lancé Jean Claude Mobousse, le conseiller à la Santé du ministre de tutelle.
Les promoteurs des 429 formations sanitaires privées se sont alors engagés, à travers un mémorandum sous forme de contrat de performance, à négocier, afficher et appliquer le tarif forfaitaire pour les prestations subventionnées avec les représentants de la population, y compris pour les prestations non payantes ; à communiquer à la tutelle le tarif négocié et à l’appliquer de manière stricte. « Il n'y aura aucun changement de tarif sans renégocier avec la communauté. Les promoteurs des formations sanitaires doivent assister au processus de négociation de la tarification forfaitaire », a insisté le Pr Richard Bileckot.
Le mémorandum s’intéresse aussi au mode de gestion des formations sanitaires, autorisant la délégation de compétence par le promoteur à l’infirmier chef ou au médecin chef censé signer le contrat de performance. Concernant le local de la clinique, la nouvelle règlementation garantit la stabilité des structures sanitaires, principalement celles qui n'ont pas leurs bâtiments propres. « Le promoteur garantit que la formation sanitaire ne va pas déménager à volonté et demeurera dans le district sanitaire, notamment dans l'aire de santé couverte. Pour cela, la négociation des contrats de loyer devra être sécurisée en impliquant l'autorité politico administrative », précise le mémorandum.