Les quinze membres du comité scientifique d’appui à l’élimination de l’Onchocercose réévaluent, du 12 au 14 juin 2024 dans la commune de Kintelé, la situation de la lutte contre cette endémie en République du Congo afin de suggérer de nouvelles orientations aidant à mettre un terme à ce fléau.
Les séminaristes et le comité scientifique d’appui à l’élimination de l’Onchocercose se focalisera aussi sur les enjeux de la feuille de route 2030 de l’OMS sur les maladies tropicales négligées (MTN).
Au cours de cette rencontre, plusieurs points et thématiques de santé publique seront débattu dont le plan directeur intégré de lutte contre les maladies tropicales négligées 2023-2027 au Congo, progrès de la lutte contre l’Onchocercose au Congo (Création – Cartographie - enquêtes d’impact), guide de l’OMS sur l’élimination de la transmission de l’Onchocercose humaine, situation de la Loase au Congo, les critères de l’OMS pour l’élimination de la filariose lymphatique comme problème de la santé publique, l’importance de la délimitation de la zone de transmission opérationnelle (ZTO) dans le contexte de l’élimination de l’Onchocercose humaine, plan d’action 2024 et 2025 des activités Onchocercose et filariose lymphatique et orientations etc.
Le Conseiller technique Ludovic Gnekoumou Libara, qui a représenté le ministre de la santé a rappelé que cette maladie est une préoccupation de santé publique au Congo où l’on compte deux grands foyers endémiques, représentant de personnes potentiellement exposées : le foyer du bassin du fleuve Congo et son affluent le Djoué, le foyer du bassin du fleuve Bouenza-Kouilou-Niari.
Après plus de deux décennies de travaille, dit-il, « le Congo s’est proposé la réalisation de la cartographie de l’élimination de l’Onchocercose entre 2020-2023, visant à réévaluer les zones jadis hypo endémiques, mais aussi démarré les enquêtes pré-stop dans cinq districts sanitaires endémiques ». Ce dernier a appelé tous les membres dudit comité scientifique à mener leur tâche de façon noble, exaltante et plein de responsabilité dans cette évidence de l’interface dynamique entre la santé humaine, la santé animale et l’environnement.
Par ailleurs, le docteur Cyril Judicaël Passi-Louamba, qui lut le message du Représentant de l’OMS au Congo, a réitéré que l’engagement de l’OMS a accompagné le Congo à atteindre : « les objectifs de développement durable dont la cible 3.3 de l’ODD 3 qui vise à « mettre fin à l’épidémie du Sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées à l’horizon 2030 ».
L’élimination de manière efficace de l’Onchocercose nécessite la mise en place des projets de recherche efficaces permettant aux programmes nationaux de progresser dans cette perspective. Il s’agira entre autres : d’optimiser les stratégies destinées à atteindre les populations marginalisées dans les zones d’endémicité ; réaliser les stratégies de cartographie et d’interventions sûres dans les zones de co-endémicité onchocercos, mettre au point les outils de diagnostic fiable pour faciliter la prise de décision, renforcer la lutte anti vectorielle focalisée et intégrer les stratégies de surveillance.
« Nous espérant qu’à l’issue des travaux de cette réunion du comité scientifique d’appui à l’élimination de l’onchocercose, d’importantes recommandations seront formulées pour progresser véritablement vers l’élimination de l’Onchocercose, particulièrement au Congo », a souhaité le Représentant de l’OMS par la voie du Dr Cyril Judicaël Passi-Louamba.
La présente réunion s’inscrit dans le cadre d’un travail en commun sur le Projet Reaching the last Mile estimé à 500 millions $ qui sera coordonné par différents institutions, Fondations et Prince des Émirats Arabes Unis. « Notre mission pour le moment c’est de se rencontrer avec tous les partenaires et parties prenantes mais aussi de planifier toutes les activités qui devront être mises en œuvre à partir du 1er juillet jusqu’au 31 décembre 2024 », a précisé le docteur Sunday Isiyaku, directeur exécutif du Projet Reaching the last Mile auprès de Sightsavers.
La lutte contre l’Onchocercose au Congo avait débuté en 1992 par les activités des traitements à l’ivermectine à grande échelle, réalisées par les équipes mobiles. En 1997 au moment où la communauté internationale se mobilisait pour éliminer l’Onchocercose en Afrique comme problème important de santé publique et obstacle au développement socio-économique, le Congo adhérait à la stratégie dite “traitement à l’ivermectine sous Directives Communautaires (TIDC), stratégie impulsée par le Programme Africain de lutte contre l’Onchocercose (APOC) de l’OMS.
« A ce jour environ sept mille personnes bénéficie chaque année des traitements à l’ivermectine sous directives communautaire dans dix-neuf districts sanitaires endémique à l’Onchocercose dans notre pays. Ces efforts sont consentis grâce au soutien de nos partenaires techniques et financiers et par la volonté du Gouvernement congolais […] », a rapporté le ministre de la Santé et de la Population dans son allocution lue par son Conseiller Technique.
Signalons qu’encore appeler « cécité des rivières », l’Onchocercose est due au ver parasite nématode « Onchocercerca volvulus ». Cette maladie se transmet à l’homme lors des contacts répétés avec les simulies infectées, entraînant de très fortes démangeaisons, une atteinte cutanée, des lésions oculaires pouvant aller jusqu’à la cécité.
Neuf cent neuf personnes sont affectées et vivent dans le trente et un pays africains avec une charge mondiale de morbidité, estimée en 2017, à deux cent vingt millions de personnes qui ont besoin de chimio-prévention de l’Onchocercose, quatorze millions six cent souffrent d’une atteinte dermique tandis qu’un millions quinze mille ont perdu la vue.