Sangwa Maray Maray a marqué les mélomanes des deux rives du fleuve Congo et d’ailleurs. Sa célèbre chanson « Musulman » est comptée parmi les tubes qui ont illuminé la galaxie musicale congolaise.
Parue en fin décembre 1983, la chanson « Musulman » a eu un impact considérable en 1984. Ce morceau voit sort le même jour que la deuxième version de « Mujingile », titre de l’artiste Lidjo Kwempa, grâce aux éditions Sakala Bo Mara Maray sous la référence SK-01.
Cette pièce musicale nous raconte la vie d’un jeune homme qui sans cesse se demande pourquoi ses entreprises ne marchent pas alors que ses amis ont tous réussi. Pour lui le bonheur n’est que virtuel. Il ne vient que pendant ses rêves nocturnes. Il est devenu le sujet des railleries pour son entourage. Même l’amour qu’il a pour Diani, sa dulcinée, est considéré comme un sentiment banal parce qu’il est fauché. Malgré cela, il opte pour l’optimisme. Il dira : « j’ai l’espoir dans la tristesse ». Il va ensuite prendre la résolution de se convertir à l’Islam afin d’être purifié. D’où le titre « Musulman »
« Ngambo nini na mema ekomisi ngai boye, baninga nyonso ya bomuana bakoma bato ya ngai bomengo eyaka se na ndoto, Nzambe, te ndele te ndele nako longa ». Ce qui peut se traduire par : « quel mal ai-je fais pour que je devienne ainsi, mes amis d’enfance ont tous réussi, le bonheur ne vient à moi que dans mon sommeil, Dieu, tôt ou tard je finirai par triompher ». Ici, Maray Maray, disons-le s’est inspiré de la célèbre chanson d’Adou Elenga « Ata ndele ».
Cette mélopée débute par une entrée vocale, Sangwa faisant l’appel, Papa Wemba la première réponse, et la deuxième réponse est donnée par les deux, avant que n’intervienne la guitare solo de Stella Uomo, la rythmique de Ping-Pong, la basse de Gauthier Mukoka, la batterie de Ritchatcha, la percussion d’Itshiari Mukulampio Kapita. Notons que le chœur est composé de wemba, Maray Maray, Lidjo Kwempa et Luciana Demingongo.
Né le 14 février 1958 à Léopoldville, Sangwa Maray Maray débuta sa carrière à Matété dans un groupe dénommé « les compliqués ». Puis dans le groupe « cabaret Liyoto » avant d’intégrer Viva la Musica. A son arrivée, il ne trouva dans cet ensemble que Fafa de Molokai et Debaba Mbaki car Djuna djanana, Espérant Kisangani Djanga K, Dindo Yogo, huit K, Patcho Star partirent pour la création de Langa Langa Stars. Quand Emeneya fut de retour dans Viva, il trouva en Sangwa un véritable concurrent. Ensuite vinrent Lidjo Kwempa, Reddy Amisi, Luciana. Une nouvelle équipe venait d’être installée. Après cela, il alla s’installer en Europe. Puis il alla renforcer le groupe « Nouvelle génération ». Il a approfondi ses études de musique. De la génération Zaiko et Viva, il est le premier à avoir ses propres instruments de musique et son propre studio d’enregistrement