Le royaume de Belgique vient de reconnaître le statut de réfugié politique à l'opposant congolais, Franck Diongo. Selon RTBF Actus, qui cite l'agence Belga, cette information a été donnée, le 18 juin, par l'avocat de l'opposant au pouvoir en République démocratique du Congo (RDC), Alexis Deswaef.
La source précise que lors de la conférence de presse tenue à Bruxelles, Alexis Deswaef a également annoncé le dépôt d’une plainte pénale contre les plus hautes autorités congolaises pour les tortures subies par l’opposant, lors de sa détention l’année dernière. "La justice belge est compétente car le général-major Christian Ndaywel, à la tête des renseignements militaires, est de nationalité belge", a-t-il expliqué. Pour l'avocat, Franck Diongo aurait subi pendant vingt jours des faits de torture "innommables" dans le sous-sol des renseignements militaires, sous les ordres du général-major Christian Ndaywel.
Arrivé en Belgique en décembre dernier, Franck Diongo a été reconnu, début mai, comme refugié par le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides. Une plainte a aussi été déposée ce mois-ci auprès du procureur fédéral sur la base de la nationalité belge de l’auteur présumé des crimes. "Elle dénonce l’enlèvement et la détention arbitraire de l’opposant l’été dernier, avec des faits de torture, d’empoisonnement ou encore de privation de sommeil", a souligné le média belge.
De Franck Diongo, on retient qu'il est le président du parti politique Mouvement lumumbiste progressif. Candidat à l’élection présidentielle de 2023, il s'était finalement désisté au profit de Moïse Katumbi. Selon cette source, à Bruxelles, Franck Diongo a dénoncé "la dictature sanguinaire" de Félix Tshisekedi, mais aussi les conditions de sa "détention arbitraire" l’été dernier.
Rappelons que Franck Diongo s'était également opposé au régime Kabila. Accusé d'avoir séquestré les éléments de la Garde présidentielle, il avait été arrêté, lui et certains membres de son parti et gardes du corps, torturé puis condamné à dix ans de prison. Il avait été gracié par le président Tshisekedi au début de son premier quinquennat. En liberté, il n'a jamais été d'accord avec le chef de l'Etat qui avait décidé de travailler avec les hommes du régime précédent. Il s'est fortement brouillé avec lui jusqu'à choisir la clandestinité, peu après les élections de décembre 2023. Arrivé en Belgique, il a froidement critiqué le pouvoir de Kinshasa, dénonçant certaines pratiques dictatoriales autrefois décriées par le parti au pouvoir.