L'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) condamne l’interpellation par la police d’Arnold Mbadi, journaliste à la radio la Voix du Kwango FM, station émettant au Pont-Kwango, commune rurale située à 75 km de Kenge, chef-lieu de la province de Kwango.
L'Olpa estime que l’interpellation d’Arnold Mbadi est manifestement une atteinte grave à la liberté de presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme. Selon son communiqué du 20 juin, le journaliste a été interpellé deux jours auparavant au Pont-Kwango, par un officier supérieur de la police mieux connu sous le sobriquet de Major Carlos. "C’était au moment où il interviewait une vendeuse des produits maraîchers qui dénonçait les tracasseries policières", a souligné l'Olpa.
Le journaliste, a-t-il précisé, a été conduit manu militari au Commissariat de police de Pont-Kwango où il a été soumis à un interrogatoire serré de plus d’une heure par un officier de police judiciaire qui l’a accusé « d’outrage au major ». Cet officier, a expliqué l'Olpa, reprochait au journaliste le fait d’avoir demandé à la vendeuse si elle avait un message particulier à adresser à l’officier supérieur de la police locale en rapport avec les tracasseries de police.
L'interpellé a été relaxé à la tombée de la nuit après 8 heures de privation de liberté. Un acte que condamne fermement l'Olpa qui parle d’une atteinte grave à la liberté de presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme.
Dans une précédente réaction, il s'est dit stupéfait par les actes d’intimidation contre Yvonne Kapinga, directrice de la radio Go FM, station émettant à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. "Yvonne Kapinga, également correspondante du média en ligne Actualite.cd, a été victime d’actes d’intimidation, le 17 juin 2024, de la part de trois individus arborant la tenue de la Direction générale des migrations (DGM) ", a expliqué l'Olpa. C’était au moment où elle se trouvait dans l’enceinte de l’école primaire Kalangala, au quartier Volcans à Goma, pour y effectuer un reportage sur l’écroulement de la façade de cette école après une forte pluie ayant causé plusieurs blessés graves parmi les écoliers. "Les agents de la DGM ont intimé l’ordre à la journaliste de supprimer les images du reportage, lui reprochant de filmer les enfants en détresse. Un agent de la DGM a appelé la foule à lyncher la journaliste sous prétexte qu’elle était au service du Rwanda. Heureusement qu’Yvonne Kapinga a été reconnue par des habitants du quartier comme journaliste", a poursuivi l'Olpa dans son communiqué du 17 juin.
Tout en condamnant vigoureusement ces actes d’intimidation ayant mis en danger la vie d’une journaliste en plein exercice de sa profession, l'Olpa indique que ceci constitue manifestement une entrave à la libre circulation de l’information garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme. Il invite les responsables de la DGM/Goma à diligenter une enquête pour identifier les auteurs de cet acte et les sanctionner conformément à la loi.