Le déploiement des éléments de la Brigade mixte à partir du 1er janvier prochain constitue l’une des principales résolutions du dernier Comité inter-États de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) réuni du 17 au 20 juin à Bangui en République centrafricaine. Composée de gendarmes, policiers, douaniers, éco-gardes… de chacun des six pays membres, la brigade mixte Cémac est chargée de promouvoir la libre circulation des personnes et des marchandises dans la sous-région.
L’opérationnalisation de la brigade mixte Cémac représenterait une avancée majeure en matière d’intégration, notamment de la libre circulation des personnes et des biens dans la zone Cémac considérée comme l’espace communautaire le moins intégré du continent. Dans cette sous-région, le volume des échanges intracommunautaires demeure faible, à peine 3%, alors que les tracasseries administratives et policières continuent de freiner la libre circulation.
À l’issue des travaux présidés par Auxence Sinclair Mbodou Nzongo, le directeur général de la Programmation économique de la République centrafricaine, le comité inter-États a autorisé un déploiement test par une première mission conjointe en Centrafrique du 24 au 28 juin 2024. « Le soutien des États membres est sollicité pour la mise en œuvre du plan d’opérationnalisation axé sur la sensibilisation, le renforcement des capacités, la budgétisation, l’équipement et la vulgarisation des textes communautaires », précise le comité inter-États, en attendant la validation de toutes les mesures par le conseil des ministres de l'Union économique de l'Afrique centrale.
L’efficacité de cette brigade mixte sur le terrain dépend, en effet, de l’engagement des autorités compétentes de chaque État membre, en dépit de la volonté affichée de la Commission Cémac. Il faut ajouter que les ministres impliqués dans ce processus disposent du personnel qualifié aux postes frontières pour assurer l’opérationnalisation de la brigade mixte Cémac. Le principal défi consiste à lever les nombreuses barrières sur les axes routiers et à mettre fin aux rackets des voyageurs par les agents des forces publiques.
Si les autorités communautaires planchent déjà sur le statut juridique du personnel de cette nouvelle entité et son mode d’intervention, la question se pose sur le financement de l’opération et l’équipement des équipes. Le projet de création de la brigade mixte prévoit, rappelons-le, la dotation des éléments en équipements modernes composés des scanners, détecteurs de métaux, etc., y compris la construction des corridors d’intégration de la zone Cémac.
Outre ce volet de l’intégration, le comité inter-États a également examiné les règlements communautaires relatifs à l’aviation civile, l’état d’avancement du projet I-Cémac concernant la sécurisation des postes frontaliers en partenariat avec l’Interpol. Les travaux ont aussi porté sur le plan de transformation des institutions communautaires, une réforme souhaitée par le nouveau président de la commission Cémac, Baltasar Engonga Edjo’o. Il s’agit de réformer la Commission, sa gestion budgétaire, son programme d’activités et son personnel, dans le but de la rendre plus performante.