La ministre de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, qui a sensibilisé le 25 juin à Brazzaville les membres des commissions en charge des questions environnementales et de développement durable du Sénat et de l’Assemblée nationale au contenu et aux attentes de la conférence internationale de l’afforestation et de reboisement, les a informés de l’octroi de cinquante places aux deux chambres du Parlement.
La séance de sensibilisation qui a pris l’allure de l’audition de la ministre a permis à deux sénateurs et trois députés de lui poser des questions sur l’institution qui va financer les assises prévues du 2 au 5 juin, les principales attentes du pays. D’autres questions ont porté sur l’opportunité d’organiser cette conférence en ces temps-ci, la différence entre l’initiative des Nations unies pour la restauration des écosystèmes et la décennie de l’afforestation et de reboisement ainsi que le niveau des préparatifs.
La ministre de l’Economie forestière a rappelé que la conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement est une proposition du président de la République, endossée par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA). Selon elle, cette institution panafricaine a proposé, à son tour, à la République du Congo d’organiser une conférence internationale afin de préparer les axes stratégiques pour mener à bien cette initiative au niveau mondial. La conférence de Brazzaville regroupera autour d’une même table les hommes politiques, les chercheurs, les experts scientifiques, la société civile, le secteur privé pour définir ensemble une stratégie mondiale de l’afforestation et du reboisement.
« Nous avons besoin de l’afforestation et du reboisement, la conférence internationale a été retenue par l’UA à travers la décision qu’elle avait prise pour proposer à l’humanité une stratégie mondiale avec des axes stratégiques, région par région, pour que tous les pays adoptent les programmes nationaux d’afforestation et de reboisement. Cette stratégie nous conduira à définir les axes qui devront nous permettre de créer les conditions d’afforestation et de reboisement dans le monde », a expliqué Rosalie Matondo.
La conférence devrait également permettre aux parties prenantes de soutenir l’idée de la création d’un organe qui s’occuperait exclusivement des forêts au niveau des Nations unies. « Nous voulons aussi susciter l’intérêt de la communauté internationale pour que, finalement, la problématique liée aux forêts puisse faire l’objet d’un organisme à part entière qui va s’occuper de ce secteur très important que nous évoquons tout le temps dans nos discours et aussi pour lequel nous sommes conscients que c’est la solution ayant pour base la nature qui va nous permettre la lutte contre les changements climatiques. Les attentes sont l’élaboration de la stratégie nationale ; une déclaration finale ; les actes de la conférence et aussi la proposition de cet organe qui pourra être dédié à l’afforestation et au reboisement », a-t-elle insisté.
Quant au financement de la conférence, Rosalie Matondo a rassuré les parlementaires de la contribution de plusieurs partenaires dont les Nations unies, l’UA, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture, le Programme des Nations unies pour le développement, la France et la Banque mondiale. La République du Congo et l’UA, porteuses de cette initiative, vont prendre en charge la présentation de la stratégie nationale ainsi que la décennie africaine et mondiale de l’afforestation et de reboisement. En sa qualité de pays hôte, le Congo devra également s’occuper de la logistique.
Faire reconnaître le leadership du chef de l’Etat
Sollicitant l’accompagnement des parlementaires, surtout leur participation aux sessions thématiques, la ministre a annoncé qu’au total cinquante parlementaires sont attendus dont trente députés et vingt sénateurs pour apporter leurs contributions ou leurs préoccupations. « Nous avons profité de cette occasion pour inviter les députés et les sénateurs à participer aux sessions de la conférence dans toutes les thématiques qui vont être développées pendant les deux jours des travaux des experts où nous avons besoin de comprendre les attentes des uns et des autres et les associer dans le cadre de l’élaboration de la stratégie mondiale qui va découler de cette conférence », a-t-elle sollicité.
Rosalie Matondo a, enfin, rappelé que le Congo a une longue expérience en matière d’afforestation et de reboisement ainsi qu’une recherche forestière engagée. Le pays dispose d’une technique de bouturage des eucalyptus qui lui a permis de mettre en place plus de 45 000 hectares de forêts. Cette expérience qu’il est en train de mettre en œuvre dans le cadre du Programme national d’afforestation et de reboisement ambitionne de faire un million d’hectares de plantations forestières et agro-forestières.
Notons qu’avant de sensibiliser les parlementaires, Rosalie Matondo a été reçue par le président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, pour parler des enjeux de la conférence de Brazzaville. Les entretiens entre les deux personnalités ont, entre autres, porté sur le leadership du président de la République en matière de protection de l’environnement. Un leadership qu’il faudrait faire reconnaître à la communauté internationale, notamment les Nations unies. « Le président de l’Assemblée nationale nous a invités à travailler sur cette question afin que la communauté internationale puisse, au-delà de tout ce que le Congo fait en matière de préservation de l’environnement, reconnaître l’engagement d’un homme, le président Denis Sassou N’Guesso », a résumé en substance la ministre de l’Economie forestière.