Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) organise, en partenariat avec le gouvernement, un Hackathon (une compétition) en vue de détecter et d’appuyer les solutions technologiques en lien avec la lutte contre la déforestation et de proposer des solutions technologiques sur l’accélération de l’afforestation et le reboisement.
Au total neuf groupes ont été constitués après une sélection des projets qui seront présentés devant un jury. A l’issue de la compétition, les cinq meilleurs projets vont bénéficier d’un accompagnement du Pnud qui les placera dans les incubateurs. Ce qui permettra aux récipiendaires d’être accompagnés pour poursuivre leurs idées en projets et en future entreprise. Parmi les projets retenus, il y a une application permettant d’identifier les arbres et celle consistant à la mise en place des drones à travers un système automatisé des plantations. « Nous avons compris que la déforestation est en train de prendre un rythme assez élevé, et les plantations manuelles ne répondent plus. D’où il faut trouver des moyens pour y accélérer. Les moyens possibles que nous avons trouvés, il y en a beaucoup, mais nous avons pris pour base les drones. Après l’étude du marché, nous nous sommes rendu compte que c’est possible de le faire », a expliqué Midas Inkari, étudiant en année de master gestion durable des forêts à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie et de foresterie.
Agroéconomiste de formation, Kelly Ngouonimba et ses collègues présentent un projet de production des pépinières de mangroves sous serre automatisées. Selon eux, la plupart des mangroves au Congo et partout ailleurs sont des masses végétales qui sont très menacées et presque en voie de disparition. « Nous avons mis en place ce projet en pensant qu’il pourrait aider dans l’afforestation. Nous avons choisi la solution sous serre automatisée parce qu’il est facile de reproduire les conditions des mangroves dans des serres normales. Par contre, la production des plantes de mangroves est difficile, ce n’est presque pas faisable dans certains endroits dans le monde. Nous avons voulu ces conditions dans une serre automatisée afin de maximiser la production et avoir un rendement plus important afin de répondre aux besoins de l’afforestation et de changement climatique », a-t-il expliqué.
La start-up OT-Ey travaille, quant à elle, sur la séquestration de carbone. Les membres de cette start-up justifient leur choix par le fait que le Congo est le seul pays au monde à avoir une Journée nationale de l’arbre, mais déplorent le choix porté souvent sur les acacias qui sont des essences étrangères que le pays reboise tout en ignorant que ces dernières détruisent la nappe phréatique. « C’est une fausse solution car en reboisant les acacias, on crée encore un problème avec le sol et le sous-sol. C’est la raison pour laquelle nous avons voulu revaloriser nos arbres locaux en créant un système qui détectera la capacité de séquestration de carbone de chaque arbre pour ainsi favoriser un reboisement ciblé qui est notre objectif général. Concernant les motivations, en étant dans le domaine environnemental, nous avons voulu être les acteurs du changement et non des spectateurs pour cette lutte que le monde entier est en train de mener pour le changement climatique », a expliqué Wando Mouanoloki Raïna Dieuveille, agronome en sciences agronomie, forêt et environnement.
Un autre groupe travaille sur la surveillance aérienne des forêts à travers des drones en cas d’incendie ou d’intrusion pour des reboisements illégaux, la cartographie et bien d’autres. Consultant à l’Agence nationale de revalorisation des résultats de la recherche et de l’innovation, Luvick Otoka Eyenguet pense que le Hack 4 Forest est une compétition lancée pour permettre aux jeunes de se démarquer dans les domaines de l’afforestation, du reboisement et de la lutte contre la déforestation au regard de leurs idées et solutions innovantes.
Notons que cet Hackathon est organisé dans le cadre du Projet d’appui à l’intégration de la jeunesse au développement national : « Youth Connekt Congo » et son laboratoire d’accélération de l’innovation pour le développement.