Dans le cadre du segment des experts, tenu le 4 juillet au grand hôtel de Kintelé, en marge des travaux de la première Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement (Ciar), la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) a conclu un bail avec le gouvernement. Le geste officialise l’attribution temporaire à l’opérateur pétrolier public de 168 720 hectares pour la mise en œuvre de son projet dit « Eco zamba » dans trois districts du département des Plateaux.
Le bail conclu pour une durée de 30 ans a été signé côté gouvernement, tour à tour, par le ministre d’Etat en charge des Affaires foncières, Pierre Mabiala; le ministre de l’Economie et des finances, Jean Baptiste Ondaye; et celle de l’Economie forestière, Rosalie Matondo. Pour le compte de la SNPC, il a été signé par le directeur général, Maixent Raoul Ominga.
Le texte juridique certifie désormais l’affectation temporaire par l’Etat des espaces de terre à la société SNPC pour le développement de son projet « Eco zamba», dédié à la plantation d’une vaste forêt dans trois sous-préfectures du département des Plateaux.
Composé de vingt articles, le document précise que la superficie concédée momentanément à l’opérateur historique pétrolier congolais et non vendu, s’étend sur 168 720 hectares. Cette portion de terre servira au projet « Eco zamba » pour créer de vastes plantations forestière et agroforestières en vue d"avoir à moyen et long terme, un important puits carbone.
Le document précise que le premier site est situé à cheval entre les sous-préfectures de Ngo et de Mpouya, couvrant une superficie totale de 121 000 hectares. Le second site, d’une superficie de 47 000 hectares, chevauche entre les districts de Ngo et de Djambala.
Des engagements réciproques
Le bail signé prévoit à l’article 8 que dans l’exécution du projet, les deux parties ont chacune des engagements à honorer. Il précise que la SNPC s’engage sur fonds propres à investir dans le stockage d’un puits carbone à travers des plantations qui se feront dans le département des Plateaux, plus précisément à Ngo, Mpouya et Gamboma. La société doit gérer durablement et prudemment le périmètre mis à sa disposition ainsi que les plantation forestières et agroforestières qui y seront installées.
Le gouvernement doit, pour sa part, garantir la sécurité du personnel d'« Eco zamba » en toute circonstance. Les deux parties, selon le texte, se sont engagées à conclure une convention d’établissement, conformément aux dispositions de la charte des investissements applicable aux secteurs prioritaires.
Dans le premier paragraphe de l’article 10, il est indiqué qu’une somme de 168 720 000 FCFA par hectare sera annuellement versé au Trésor public, tel que défini dans la loi de finances 2023. Une redevance annuelle d’un montant de 500 000 F CFA est due à l’Etat, conclut le texte de bail.
«C'est un moment particulier et émouvant pour la SNPC et pour tous ceux qui se lancent dans cette aventure. Cela prouve que la société d'Etat peut aussi faire beaucoup d'autres choses au profit du pays. J'appelle les agents de la SNPC et tous nos partenaires à respecter notre parole afin de faire honneur au pays. Nous devons le faire pour prouver au chef de l'Etat qui a cru en ce projet », a souligné Miaxent Raoul Ominga.
S’exprimant à cet effet, le ministre d’Etat, en charge des Affaires foncières, Pierre Mabiala, a rappelé l’enjeu du projet « Eco zamba » qui vise aussi à contribuer au développement économique du Congo. Mais il a précisé à tous que le geste posé ne veut pas dire la vente des terres de l’Etat à la SNPC, mais il s’agit plutôt de la location de celles-ci. Le même satisfecit a été aussi exprimé par la ministre de l’Economie forestière, Rosalie Matondo.