Les travaux du segment présidentiel de la première Conférence internationale sur l'afforestation et le reboisement (Ciar1) ont débouché, le 5 juillet, sur un appel à des solutions ayant pour base la nature. Les dirigeants se sont engagés à promouvoir les plantations forestières, agroforestières et autres solutions naturelles.
La nouvelle stratégie mondiale envisage d’accroître la superficie des forêts en vue de faire face au risque croissant de la déforestation et de la dégradation des sols, de promouvoir les droits des communautés locales et autochtones, de lever les obstacles liés au droit foncier dans les États, de réaliser des études pertinentes en matière d’afforestation et de reboisement. Elle s’est également préoccupée par l'épineuse question de financement des efforts liés à l’afforestation et à la conservation de la biodiversité, notamment des pays du bassin du Congo.
« Les participants à la Ciar1 se sont engagés à soutenir la République du Congo dans le cadre de la finalisation et la mise en œuvre de la stratégie mondiale de l’afforestation et du reboisement adoptée durant la conférence ; le processus d’endossement de la Décennie mondiale de l’afforestation et reboisement par l’Assemblée générale des Nations unies ; la désignation d’un organe de suivi pour assurer la mise en œuvre des recommandations de la conférence ; à organiser tous les deux ans une conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement », a résumé la ministre congolaise de l’Économie forestière, Rosalie Matondo.
En effet, la mobilisation des financements verts a été le principal enjeu du segment présidentiel de cette première conférence dédiée aux forêts. Réunis autour du chef de l’État congolais, Denis Sassou N'Guesso, les présidents de la Centrafrique, Faustin Archange Touadera; du Gabon, Brice Oligui Nguema; du Ghana, Nana Akufo-Addo; de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embaló; et de l'Éthiopie, Sahle-Work Zewde, ont tenté de s’accorder sur une stratégie commune.
Au cours des dix prochaines années, par exemple, les pays du bassin du Congo espèrent mobiliser 5 milliards de dollars, soit environ 3000 milliards FCFA, afin de financer ses efforts de conservation. Il s’agit de corriger l’injustice dont est l’objet le deuxième poumon écologique de la planète qui n’attire à peine 24 milliards FCFA sous forme d'aide publique au développement (67%) et des prêts (25%). Cependant, le bassin de l'Amazonie attire plus d'un milliard de dollars/an, autant que Bornéo Mékong (Asie), soit vingt-cinq fois la part captée par le bassin du Congo.
À l’ouverture du la Ciar1, le président Denis Sassou N’Guesso a invité ses homologues à l’action pour la survie de la planète. « Fort de l’expérience accumulée par la République du Congo et au regard de notre démarche historique en lien avec la lutte contre les changements climatiques, la dégradation continue de l'environnement trouvera assurément ses réponses les plus efficaces dans la préservation et l'extension des écosystèmes forestiers. Face à l'urgence climatique, le reboisement constitue, à n'en point douter, l’un des leviers essentiels de l'action mondiale, notamment en termes de régulation de l'équilibre carbone de la planète », a-t-il insisté.
Avec un taux de déforestation n’excédant pas 0,05%, la République du Congo dispose de plus de concessions certifiées (trois millions d’hectares) par rapport aux autres pays du bassin du Congo. La sous-région veut atteindre 10 millions d’hectares certifiés en 2025, contre 7 millions de forêts certifiées légales et 6 millions d’hectares certifiés gestion durable. L’ensemble des engagements adossé à l’Union africaine (UA) s’inscrit dans le cadre de la Décennie mondiale sur l’afforestation et le reboisement, a admis Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA. La Décennie mondiale sur l’afforestation et le reboisement devrait être inscrite en septembre prochain dans l’agenda des Nations unies.