La tentative d’assassinat du candidat républicain, Donald Trump, fait redouter l’issue d’une campagne électorale plus ou moins heurtée dans une société américaine potentiellement guettée par la division.
On serait certainement au bord de l’implosion aux Etats-Unis si Donald Trump, candidat à l’investiture républicaine pour la présidentielle du 5 novembre prochain, n’avait pas par miracle échappé aux tirs d’arme de son agresseur, le 14 juillet à Butler, en Pennsylvanie. Touché à l’oreille droite, le visage ensanglanté et levant le poing pour appeler ses partisans à ne rien lâcher de leur détermination à le voir revenir au pouvoir, Trump est apparu tenace. Dieu bénisse l’Amérique que l’irréparable ne se soit produit car la campagne électorale dans laquelle le président sortant, Joe Biden, et son prédécesseur, Donald Trump, se sont lancés à corps perdu avec leurs états-majors respectifs est tout sauf une promenade de santé. Pour le premier, l’enjeu est d’arracher un second mandat et pour le second, il consiste à reprendre la place perdue en 2016, après seulement quatre années passées à la tête de la première puissance mondiale.
L’émoi ressenti aux Etats-Unis à la suite du grave incident a rejailli sur les cinq continents comme en témoignent les messages venus du monde entier, tous condamnant un acte « odieux » et « indigne », dans lequel un père de famille a trouvé la mort et deux autres personnes grièvement blessées ont pu, heureusement pour elles et pour leurs familles, être tirées d’affaire.
Les observateurs se demandent quel impact la tentative d’assassinat du candidat républicain aura sur la campagne électorale en général et sur le scrutin à venir. L’enquête ordonnée par les plus hautes autorités du pays permettra peut-être de faire la lumière sur ce drame sans évacuer les craintes concernant la sécurité des lieux de rassemblement durant les mobilisations partisanes.
Il est une autre bataille que le pays de l’Oncle Sam devra tenter de gagner. Elle concerne le parti de la « liberté » des armes, une disposition constitutionnelle « immuable » qui fait tant de mal aux citoyens américains sans distinction de classe. Abattu sur le champ, le jeune homme d’à peine 20 ans, Thomas Matthew Cooks, ne dira jamais sa motivation dans ce forfait qui n’en fera certainement pas un héros.
C’est pour cela que malgré l’étendue de leurs rivalités, dont l’une des pièces a été jouée lors du débat qui les a opposés le 28 juin à Atlanta, en Géorgie, Joe Biden et Donald Trump ont appelé leurs concitoyens au calme.