À bientôt l’âge de raccrocher sa guitare, l’éternel troubadour congolais s’installe au jardin de l’église Saint Eustache à Châtelet-les Halles, à Paris. L'un des derniers griots du Congo est encore là pour conter et transmettre les histoires orales et les contes qui ont bercé son enfance dans son village des plateaux de la Bouenza.
Gilbert Massala Saladin est toujours là pour son tour de chant en plein air cet été parisien. Longtemps absent de Paris pour un séjour musical aux États-Unis, même si, pour paraître sur scène, il a troqué l’impeccable habit immaculé pour des sahariennes, il n’a rien perdu de sa dextérité à la guitare.
Son répertoire est la réelle charpente d’un pont entre le majestueux fleuve Congo et la Seine. Le temps n’a pas de prise sur ce pilier de la chanson congolaise. À l’écouter, il nous semble descendre d’une machine à remonter le temps.
Tour à tour, il chante en bémbé, en lingala, en français. Des titres que, de temps en temps, fredonne l’assistance parmi laquelle on remarque la présence de policiers en service hébétés par la prestation du Congolais.
Quand il quitte le répertoire classique, il distille ses contes et conseille : « au voyageur qui passe, ne pose pas mille questions ; Donne-lui à boire. Qu'il boive et qu'il passe son chemin... Et toi l'ami qui marche, si ton pied t'engage, applique-toi, tu pourras t'en sortir... Mais demande au vieillard par où se couche le soleil le soir... ».
« Ce sont ces contes qui ont bercé mon enfance dans mon village natal des plateaux Bémbé de la Bouenza au Congo, une terre riche et fertile », confie-t-il, l’air amusé.