Des jeunes ressortissants des districts de Moutamba, Yaya, Moungoundou-Sud, Moungoundou-Nord, Mayoko, Mbinda et de la commune de Mossendjo, dans le Niari, dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Denis Sassou N’Guesso, avec ampliation au Sénat et à l’Assemblée nationale, ainsi qu' à la primature, ont sollicité la création du département de la Louessé.
Se focalisant sur le compte rendu du Conseil des ministres du 3 juillet dernier qui a annoncé le passage du pays de douze à quinze départements avec la création de trois nouveaux, des jeunes du Niari se disent interpellés par l'organisation administrative du Congo. « L'annonce de cette initiative, somme toute aux objectifs salutaires, ne manque pas de laisser, d'une part surpris, abasourdis et dubitatifs les habitants du Niari en général. Et, d'autre part, ceux des districts de Moutamba, Yaya, Moungoundou-Sud, Moungoundou-Nord, Mayoko, Mbinda et de la commune de Mossendjo », peut-on lire dans la lettre adressée au président de la République.
Selon ces jeunes, le gouvernement a justifié la création des nouveaux départements par le rapprochement de l'administration au plus près de la population. Ceci au regard, entre autres, de la nécessité d'adapter l'organisation administrative territoriale aux besoins croissants de la population ; le déploiement équilibré de l'administration sur l'ensemble du territoire, la mise en place d'une administration de proximité par la création des conditions pour une administration orientée vers le développement ; le renforcement de la démocratie locale.
« Les arguments ainsi avancés ne manquent ni de pertinence ni de cohérence. On aurait dit qu'ils ne souffrent d'aucun reproche. Cependant, le silence observé en la matière dans le cas du Niari ne manque pas de susciter notre étonnement et notre indignation. Comme dans le cas des départements de Nkeni-Alima et surtout du Djoué-Léfini, la création du nouveau département de la Louessé permettra de réduire la taille géographique du département du Niari, qui compte quatorze districts éloignés certains du chef-lieu Dolisie », a poursuivi la correspondance.
A titre d’illustration, les sigantaires de la lettre ont mentionné la distance entre Dolisie et Mbinda qui est de plus de 300 Km par la route, alors « qu'il suffit d'environ 130 km entre Mossendjo et Mbinda ». Pour eux, les habitants de certaines localités des districts de Yaya, Moutamba, Mayoko, Moungoundou-Nord et Moungoundou-Sud ont une facilité d'accéder aux services offerts par la commune de Mossendjo. Il s’agit notamment des soins médicaux, des études au lycée, au collège technique ou à l'Ecole nationale des eaux et forêts, ainsi que des services de la morgue municipale créée récemment.
Ils se sont, par ailleurs, interrogés si la non-consécration du département de la Louessé serait-elle un simple oubli ou une erreur, estimant que l'exception faite pour le département du Niari va à l'encontre de tous les principes et des arguments techniques énoncés par l’exécutif. « Excellence monsieur le président de la République, en ce contexte économique et politique particulièrement sensible que traverse notre pays, il sied d'exprimer clairement que notre indignation et notre plaidoyer pour la création du département de la Louessé ne valent pas d'être assimilées à l'agitation politique ni à la défiance à l'égard de l'autorité publique », ont-ils précisé, rejetant et condamnant d'avance toute tentative de récupération de la présente prise de parole à des fins politiciennes.
« Notre cri de cœur n'a d'autre intention que de plaider pour la justice, l'équité, la paix et le développement harmonieux du Congo. Il s'agit donc d'une question de bon sens, de principe légaliste et, permettez ce néologisme sans pertinence juridique ou doctrinale, de justice politico-administrative réparatrice», ont-ils fait savoir.