Meridjo a marqué la scène musicale congolaise par son excellent talent de batteur et par ses œuvres intemporelles. En décembre 1979, il publie « Kwiti kwiti », un morceau qui a connu un succès considérable.
Parue sous les auspices des éditions maillot jaune, en format 45 tours référencé PAR 153, la chanson ''Kwiti kwiti'' est la deuxième de Méridjo dans Zaïko Langa Langa. Il nous dévoile le chagrin d’amour vécu par un jeune homme épris d’une jeune fille frivole qui va tomber enceinte d’un autre homme. Plusieurs personnes croiront que c’est l’amoureux qui en est l’auteur. Mais quand le cocu demandera aux parents de la dévergondée, ils ne lui diront rien. Déçu, contrit et désorienté, il va se noyer dans une tristesse qui le mettra dans un état d’ivresse continue. D’où le terme « Kwiti kwiti ».
Malgré sa déception, le jeune homme prendra le temps de prodiguer des conseils à sa dulcinée. « Oh di e zalaka ekenge na mokili yango, baleki nzela tango balekaka sima te ». Ce qui veut dire : « Il y a des hommes qui sont comme des pèlerins quand ils sortent avec toi, ils ne sont que de passage. La relation ne peut pas durer. Sois prudente dans ce monde ». Méridjo va par la suite renchérir : « Bolingo elingaka te okosa mama, chérie oyokisi ngai soni, tala ngai nakomi kwiti kwiti mama. bolingo omemi nde ngambo ». Autrement dit : « L’amour ne supporte pas le mensonge, chérie tu m’as couvert de honte, tu m’as mis dans un état d’ivresse continue, l’amour tu en es le principal coupable ».
Cette magnifique œuvre, subdivisée en trois parties, débute par les intonations de la guitare rythmique d’Enoch Zamuangana. La batterie de Méridjo donne le passage à la guitare solo de Zéphyrin Matima et la basse de Mwaka Mbeka oncle Bapius, avant que ne résonne le chœur polyphonique constitué de Nyoka Longo, Evoloko Joker, Likinga Redo et Mbuta Shekedan. La première partie est un chant polyphonique, la deuxième est un chant responsorial et la troisième, une animation avec des cris : « Baka cent, baka deux cents » et la danse Disco.
Né en 1952 à Kinshasa, Jean-Marie Belobi Ng’Ekerme, de son sobriquet scénique, Meridjo ( de l’anglais Mary-John transformé en Mary Jo, qui fut transformé en Meridjo) commença à jouer très tôt la percussion. C’est au sein de Zaïko Langa Langa qu’il a intégré en 1971 que sa renommée va s’accroître. Il est le créateur du rythme "Cavacha", à patir des sons écoutés des roues de wagon du train quittant Brazzaville pour Pointe-Noire. Ce rythme est devenu l’identité de Zaïko et celle de plusieurs ensembles musicaux d’Afrique et d’ailleurs. Décédé le jeudi 27 août 2020 au Centre hospitalier universitaire de Liège, en Belgique, il repose désormais à la nécropole de N'Sélé, à Kinshasa. Meridjo s’est également distingué par ses titres à succès qui résistent encore aux assauts du temps.