En léger repli par rapport à 2023 (4,3%), l’inflation demeure supérieure au seuil communautaire qui est de 3%. Le Comité national économique et financier(Cnef) qui s’est réuni, le 24 juillet, à Brazzaville, a attribué la persistance de l’inflation aux perturbations dans la fourniture de l’électricité et à l’activité de l’économie mondiale.
La pression inflationniste persiste, en dépit des mesures mises en place pour limiter la surliquidité des banques. Le Congo suit les directives de la Banque des États de l’Afrique centrale comme celles de maintenir inchangés le taux d’intérêt des appels d’offres (5%), celui de facilité de prêt marginal à 6,75% et de facilité de dépôt à 0,00% ; ainsi que les coefficients des réserves obligatoires à 7% sur les exigibilités à vue et 4,5% sur les exigibilités à terme.
Le Cnef a néanmoins souligné une consolidation de la situation macroéconomique au premier trimestre de l'année 2024, tirée par la relance des investissements dans le secteur pétrolier. Celle-ci s’est traduite par un excédent du solde budgétaire global base engagements ainsi qu’une augmentation de la masse monétaire. « L'activité économique devrait se consolider en 2024, avec un taux de croissance du Produit intérieur brut réel qui se situerait à 13,7%, contre 41,5% en 2023 », a indiqué la Banque centrale.
S’agissant des modes de financement de l'économie nationale, le comité a relevé une hausse de 11.8% de l'encours de crédits bruts accordés à la clientèle à 1 496.3 milliards de francs CFA au 30 avril 2024, et une progression des créances en souffrance de 7,7% à 272,9 milliards. Sur le marché des valeurs du trésor de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), l'encours des titres publics congolais a atteint 2 319,9 milliards de FCFA, en hausse de 24,54%, représentant 35,4% du total de la Cémac.
Quant à la mauvaise qualité de l’électricité pointée du doigt, une étude réalisée par l’Observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD) a démontré l’impact dévastateur sur les Très petites, petites et moyennes entreprises locales. Depuis octobre 2023, les coupures de courant ont obligé les entreprises à engager des dépenses supplémentaires, par exemple, l’achat de carburant pour alimenter les groupes électrogènes, entraînant une hausse des prix des produits ou des coûts des services.
Les branches d’activités étudiées sont, entre autres, la boucherie, la soudure, la buanderie, le service de secrétariat et édition, la tôlerie, la boulangerie, la vulcanisation, la restauration, la menuiserie, la coiffure, les hôtels, les centres de santé. La fréquence des coupures varie entre cinq heures et trois jours pour l’électricité en fonction des quartiers. Le rapport d’étude de l’Observatoire a recommandé l’audit financier de la société publique Energie électrique pour les exercices 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023, y compris de l’autre société La Congolaise des eaux.