La deuxième édition du Salon international du livre et des arts de Pointe-Noire (Silap) a été ouverte, le 24 juillet, au Centre culturel Jean-Baptiste Tati-Loutard, en présence de Daniel Bongo Bouiti, président de l’Association Pointe-Noire dynamique culturelle, gérant dudit centre, représentant Evelyne Tchichelle Moe Poaty, maire de la ville.
Organisé par le Centre du Congo de l’Institut international de théâtre (IIT), le Silap réunit, du 24 au 27 juillet, des hommes et femmes de lettres, des praticiens des arts venus de France, du Canada, des deux Congosur le thème « Littérature et arts au Congo : quel impact à l’échelle nationale et internationale 70 ans après ?
Après ses nombreux périples, notamment en 2016 au Salon du livre de Paris, à Segovie en Espagne lors du 35e Congrès mondial de l’Institut international de théâtre, au Marché africain des spectacles et des arts (Masa) d’Abidjan en 2018, au Congrès de l’IIT à Stockholm, en Suède, Yvon Wilfrid Lewa-Let Mandah, président national du Centre Congo de l’ITT, a décidé, fort de ces expériences enrichissantes, d’organiser sur le sol congolais un évènement qui célèbre l’art dans son entièreté.
« Voir comment chez les autres on célèbre la littérature et les arts, j’en étais émerveillé. Mon esprit était pris par le désir d’organiser aussi sur notre territoire un salon qui regrouperait toutes les sommités de nos arts pour des échanges constructifs pouvant booster notre art. Partant du constat selon lequel sur la terre de Jean Malonga, Tchicaya U’tamsi, Jean-Baptiste Tati Loutard, il n’y aurait pas un creuset, un laboratoire, une passerelle d’échanges interculturels avec les autres peuples du monde» , a indiqué Yvon Wilfrid Lewa-Let Mandah, justifiant la tenue de cette deuxième édition du Silap.
« C’est ainsi qu'accompagné de certains compères et collègues, nous avons décidé de célébrer les événements culturels et artistiques parmi lesquels le Festival international de théâtre et autres arts de la scène, qui a lieu lors de la célébration de la Journée internationale de théâtre, et aussi d'initier le Silap», a-t-il ajouté.
Lors de la journée inaugurale, une table ronde en lien avec le thème du salon a été animée par Rosin Loemba, écrivain-critique littéraire; Eugénie Opou, écrivaine, traditionnaliste; Jussie Nsana, plasticienne et bédéiste; Eddy Mikolo, cinéaste. Au terme des échanges, la constance s’est dégagée sur le fait que la littérature congolaise, depuis ses pionniers de la période post-coloniale, fait vivre notre mémoire. Elle participe aussi à la consolidation de l’unité nationale, invite à la conscience de soi et des autres. Une interaction entre les différents arts est à encourager afin d’impulser une nouvelle dynamique à cette culture. Aux Congolais d’en faire un usage efficient par une bonne définition de la politique culturelle et l’appropriation par tous de ses vertus qui sont tournées vers l’humanisme.
L’activité a été agrémentée par l’orchestre symphonique Kiambu de Luc Samba et s’est poursuivie en début d’après-midi par la dédicace et présentation des œuvres des écrivains Prince Arnie Matoko et Ferréol Ngassakys, la rencontre littéraire avec Dulache Wild Nkoua et Richenel Vendet et celle d’Antoine Aleliano. Les spectacles de conte avec Gisèle Tchicaya et Ebakata, la musique gospel avec Good SeedChoir et le spectacle de musique avec Mabina Danse, sans oublier le spectacle de théâtre avec la compagnie Autopsie dans « Le diagnostic du monde » d’Yvon Wilfrid Lewa-Let Mandah, ont mis fin aux activités de la première journée.
La deuxième et la troisième journée prévoient, entre autres, la rencontre littéraire avec Dibakana Mankessi, Rogers Kokonne, Francois Onday Akiera, Rosin Loemba, Henri Djombo, Malachie Ngouloubi, Eugenie Opou, Yvon Wilfrid Lewa -let. Une conférence sur le thème « Démarche d’écriture » sera animée par Brice Arsène Mankou, suivie de la présentation des œuvres de Florent Sogni Nzaou, de l’humoriste Titus Kosmas, du groupe Makinu buala, et de la musique gospel avec The Singers. Il y aura aussi des spectacles de théâtre avec la TE du CBE de Kinsoundi « Le Grand maître » de Prince Hemann Ngnenguedé, le spectacle de contes avec « KEB », les Bivelas, la présentation de la pièce de théâtre « Le cri de la forêt » d’Henri Djombo.
Des ateliers animés par des artistes et personnes ressources de renom sont également au menu des réjouissances culturelles : « Le cinéma congolais : quel avenir ?» ;, « Les arts plastiques : bilan et perspective» ; « La musique au Congo : est-ce un véhicule de bonnes mœurs» ; « Le théâtre au Congo : hier, aujourd’hui et demain» ; « La poésie serait –elle ringarde » ; « Le roman et la nouvelle : est-ce des genres de prédilection ?»; « La chaîne du livre» , etc…Autant de sous-thèmes qui seront débattus lors des ateliers suivis des plénières.
Le salon prendra fin samedi par une marche sportive des participants en matinée suivie d’un master class d’art dramatique sur le jeu d’acteur avec tous les festivaliers, animé par Guy Bassinga, comédien.
En soirée à l’auditorium du Conseil congolais des chargeurs, pour l'apothéose finale, les spectacles de théâtre « Le diagnostic du monde » d’Yvon Wilfrid Lewa –let Mandah et « DG sur la braise » clôtureront la série des spectacles avant la remise de prix littéraires et artistiques aux méritants et des attestations aux participants.