La commémoration du 15e anniversaire de la disparition de l’écrivain et homme politique congolais, Jean-Baptiste Tati Loutard, a eu lieu le 31 juillet au Centre culturel éponyme, en présence d’Evelyne Tchichelle Moe Poaty, présidente du Conseil départemental et municipal de Pointe-Noire, de la famille biologique du disparu, des artistes et des invités.
Organisée par le Centre culturel Jean-Baptiste-Tati-Loutard (CCJBTL), la journée d’hommage et de souvenir a permis au public de découvrir l’immense œuvre littéraire de l’illustre écrivain, d’honorer sa mémoire et de célébrer l’héritage précieux qu’il a légué à la postérité. « En ce jour solennel, nous avons voulu vous associer pour célébrer cet homme dont notre centre porte le prestigieux nom, un homme reconnu comme l’une des voix prépondérantes de l’Afrique francophone en considérant son abondante et florissante œuvre littéraire qu’il a léguée à l’humanité entière », a dit Daniel Bongo Bouiti, président de l’association Pointe-Noire dynamique culturelle, gérant dudit centre, en saluant et remerciant ses hôtes.
Ecrivain illustre et homme politique de conviction, Jean-Baptiste Tati Loutard a su capturer le sens des émotions humaines, les réalités et les aspirations profondes de son temps. « La commémoration ce jour des 15 ans de la disparition de Jean-Baptiste Tati Loutard revêt à mon sens une double signification tant l’homme aura acquis une certaine immortalité dans notre conscience collective. Lui témoigner notre reconnaissante pour diverses réponses apportées aux questions existentielles de sa communauté, ce qui fait de lui un être aimant, social et humble. Lui rendre l’hommage de la ville et de la nation pour ce qu’il a fait à travers son œuvre abondante justifie notre présence en ces lieux. Toutes nos félicitations au CCJBTL pour cette initiative qui devrait pouvoir se pérenniser pour que vive à jamais la mémoire de Jean-Baptiste Tati Loutard », s’est exprimée Evelyne Tchichelle Poe Poaty .
Conférence, projection d’un film documentaire sur la vie de Jean-Baptiste Loutard, déclamation et lecture des extraits de ses écrits puis la représentation théâtrale d’une de se ses œuvres ont été les principales activités qui ont meublé cette journée hommage à l’icône de la littérature congolaise.
Ecrivain et critique littéraire, Noël Kodia Ramata a exposé sur le roman « Le masque de chacal » de Jean-Baptiste Tati Loutard, paru en 2006 aux Editions Présence africaine. Une œuvre littéraire qui peint la réalité socio politique du Congo en empruntant des personnages du terroir. C’est un univers social où s’entremêlent l’injustice, le mensonge, l’intolérance..., a dit l’orateur.
Les déclamations des textes et extraits des écrits de Jean-Baptiste Loutard par les comédiens Germaine Ololo et Titus Kosmas ainsi que la projection du film documentaire sur sa vie ont permis de découvrir l’immensité du talent de l’écrivain à la plume alerte et acérée qui a offert des perspectives nouvelles à ses semblables, susciter des réflexions profondes sur les conditions humaines, la justice sociale et la liberté.
Paru en 1980, « Les nouvelles chroniques congolaises », une des œuvres phares de l’illustre écrivain, a fait l’objet de l’adaptation théâtrale par la compagnie "Les pétroliers". Véritable reflet de notre univers social, les vices et travers de notre société décrits par l’auteur ont été peints avec ironie et humour par Bruno Tsamba, le metteur en scène. Cette œuvre littéraire comme bien d’autres de l’auteur nous invite à l’appropriation de ces valeurs prônées, à savoir la dignité, l’intégrité et l’amour de son pays.
Signalons qu’en matinée, une cérémonie de recueillement et de dépôt de la gerbe de fleurs a eu lieu sur la tombe de l'illustre disparu, au cimetière familial de Ngoyo.
Homme de lettres congolais, Jean-Baptiste Tati Loutard est né le 15 décembre 1938 à Ngoyo, commune de Pointe-Noire. Il est décédé le 4 juillet 2009 à Paris, en France. Il est récipiendaire de plusieurs prix et distinctions. En 1992, il reçut notamment la médaille de Vermeil du rayonnement de la langue française, Académie française pour l’ensemble de son œuvre et sa contribution au rayonnement de la langue française. Il fut aussi membre de l’Académie mondiale de poésie et membre du Haut conseil de la Francophonie.