La récente offre de liquidités révèle un écart important entre le montant servi (120 milliards F CFA) et la demande (511 milliards FCFA) exprimée par les banques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac). Mais les opérations d’injection de liquidités menées régulièrement par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) ont contribué au financement des économies de la zone Cémac.
Dans le cadre de l'offre d'injection de liquidités lancée fin juillet par la BEAC, les banques opérant en zone Cémac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) ont sollicité le montant de 511 milliards FCFA. Les établissements financiers ont seulement reçu le montant de 120 milliards FCFA remboursable dans sept jours avec un taux moyen pondéré de 6,76%, selon les résultats de l’appel d'offres communiqués le 1er août dernier par la Banque centrale.
C'est le même cas observé lors des précédents appels d’offres, par exemple, les résultats de l’émission du 23 juillet 2024 donnent à voir un important écart de 309,7 milliards, puisque face aux 185 milliards finalement servis aux banques commerciales, le montant sollicité va atteindre 494,7 milliards FCFA. De même pour l'opération d'injection de liquidités lancée le 9 juillet qui a révélé un écart de 202 milliards FCFA entre les besoins exprimés (337 milliards) et le montant servi (135 milliards FCFA).
Le marché monétaire de la zone Cémac s’est redynamisé dès le début juillet, avec des offres d’injection de liquidités dans l'espace communautaire par la Banque centrale, après la politique monétaire restrictive édictée en 2021. La Beac a intensifié ses opérations de reprise de liquidité dans les banques à la faveur de la hausse progressive des taux directeurs visant à durcir les conditions de refinancement des banques aux guichets de la Banque centrale. Celle-ci a ensuite suspendu ses opérations d’injection de liquidités dans le circuit bancaire de la Cémac dès février 2023, et enfin lancé les émissions des bons de la BEAC qui sont des instruments dont le but est également d’assécher la liquidité bancaire.
Cette politique monétaire d’austérité s’est expliquée par le fait de lutter contre la proportion de 20% de l’inflation qui serait d’origine monétaire. Cependant, à la faveur du recul des tensions inflationnistes observées dans la Cémac ces derniers mois, la banque centrale a entrepris de desserrer l’étau autour de la liquidité bancaire. Pour ce faire, elle a décidé, depuis le 11 juin dernier, de relancer ses opérations d’injection de liquidités dans les banques, avec des volumes de plus en plus importants, passant de 50, 65, 90, 165 voire 185 milliards FCFA par opération.